A l’aube du XXIe siècle, Jeffrey Epstein, l’opportuniste sans diplôme, entré sur un malentendu dans le monde de la finance, vit dans l’opulence. A bientôt 50 ans, le fondé de pouvoir du milliardaire Leslie Wexner possède un patrimoine colossal, notamment constitué de villas et de jets privés.

Dans une logique d’influence, il met l’un de ses avions à disposition gracieuse des célébrités qu’il croise. Ainsi c’est son Boeing qui, en août 2002, transporte Bill Clinton, accompagné des acteurs Kevin Spacey et Chris Tucker, pour une tournée politique dans toute l’Afrique autour des questions d’aide au développement. Leurs trois noms apparaîtront de fait, mais sans surprise, dans le dossier judiciaire d’Epstein, au nombre des utilisateurs de l’avion.

L’événement offrira l’un des premiers coups de projecteurs médiatiques sur le «mystérieux» ami des stars et des politiques. «Presque tout le monde à Wall Street a entendu parler [d’Epstein], mais personne ne semble savoir ce qu’il fait exactement. Et c’est justement ce qu’il veut»,