Un extrait de la conférence de presse de Jordan Bardella, lundi 24 juin, a fait l’objet de nombreux partages et moqueries sur les réseaux sociaux par des opposants au Rassemblement national, mais aussi à la télévision, où les images ont été reprises par l’émission Quotidien sur TMC.

Dans cette séquence, on peut entendre une journaliste poser une question sur le financement à hauteur de 7 milliards d’euros prévus sa proposition diminution de la TVA. Jordan Bardella reste silencieux pendant une dizaine de secondes et finit par lâcher un «bien» pour passer à autre chose.

La séquence a été partagée par le média des insoumis, L’insoumission, pour qui «Bardella bégaye en direct et s’effondre, après n’avoir pas su répondre à une question sur son programme». Mais aussi par les ministres Marie Guévenoux (à l’Outre-Mer) qui parle d’un «silence éloquent» ou Gérard Darmanin qui commente la vidéo en écrivant «quel drame pour notre pays». Sur Quotidien, le journaliste Julien Bellver parle d’une «petite erreur 404», une expression en informatique qui désigne un bug lorsqu’une page est introuvable.

En réalité, comme l’a relevé notre collègue Nicolas Massol, qui suit l’extrême droite à Libération, «l’extrait est tronqué. Bardella prenait plusieurs questions à la fois et répondait à la fin. Là il est en train de prendre des notes pour répondre de façon groupée». La vidéo complète de la conférence de presse montre que les journalistes posent des questions les uns après les autres, pendant que Jordan Bardella prend des notes avant de répondre. La question sur les 7 milliards d’euros prévus pour financer la baisse de la TVA est la dernière posée au bout d’une heure et vingt minutes de conférence.

Revenant sur cette dernière question à la fin de sa conférence de presse, Jordan Bardella a répondu six minutes plus tard, en expliquant : «Ma baisse de la TVA sur les produits énergétiques d’ici la fin de l’année ça coûte 7 milliards. 1,2 milliard sur la niche armateur, 2 milliards sur la baisse de la contribution au budget de l’Union européenne. Le rehaussement de la contribution sur les rentes intramarginales : 3 milliards. Et j’ajoute que […] s’agissant de la mesure d’exonération d’impôt sur le revenu, sur la part des revenus dégagés par le travail pour les soignants qui reprennent leur travail dès l’été, évidemment ça coûte zéro, ça manque à gagner dans les caisses de l’Etat, mais le coût est évidemment nul.»