Un témoignage glaçant. Jeudi 20 mars, plusieurs porte-parole d’associations de victimes sont auditionnés devant la commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires, à l’Assemblée nationale. Parmi eux, Eveline Le Bris représente les victimes du «Bon Pasteur» d’Angers, cette maison de rééducation pour jeunes filles tenue par une congrégation catholique de religieuses, Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur, dont dépendaient plusieurs établissements à travers la France jusqu’au milieu des années 1970.
Quand vient son tour de témoigner, Eveline Le Bris, qui a passé quatre années au Bon Pasteur du Mans puis quelques mois au Bon Pasteur d’Angers, fait part d’une scène atroce : «Les filles fuguaient. Mais pendant toute la nuit, avec les chiens bergers allemands, on était conviées à passer dans tous les bosquets, dans tous les jardins pour savoir si elles n’étaient pas montées en haut d’un arbre pour se cacher. Et quelques fois elles fuguaient et puis elles se rataient, elles tombaient par terre comme à Nancy, où elles râlaient toute l