«Des flux migratoires au plus haut.» C’est ainsi que l’OCDE résume son dernier rapport sur «les perspectives des migrations» publié en octobre 2023. «L’immigration dans les pays de l’OCDE atteint des niveaux sans précédent. Avec plus de 6 millions de nouveaux immigrés permanents (sans compter les réfugiés ukrainiens), la zone OCDE a en effet affiché des chiffres records en 2022», précise l’organisation. «Ça peut donner l’image d’une immigration hors de contrôle mais ce n’est pas le cas, car [ces statistiques concernent] des flux d’immigration régulés», en lien notamment avec la pénurie de main-d’œuvre, nuance auprès de CheckNews Jean-Christophe Dumont, directeur de la division des migrations internationales de l’OCDE, contacté par CheckNews.
La France n’échappe pas à cette tendance. En 2021 (données citées dans le rapport), 54 100 titres de travail y ont été accordés soit «deux fois plus qu’il y a cinq ans et trois fois plus qu’il y a dix ans», indique Jean-Christophe Dumont.
Reste que le pays compte parmi les plus faibles taux d’entrée d’immigrés dits «permanents», c’est-à-dire des personnes qui disposent d’un permis de séjour à durée indéterminée ou renouvelable.
«Le nombre d’entrée augmente en France, elles représentent presque 0,5 % (de la population totale du pays), mais cela reste très inférieur aux autres pays de l’OCDE et à beaucoup de pays voisins comme la Suède (0,89 %), le Royaume-Uni (0,77 %), l’Allemagne (0,77 %) ou Espagne (0,89 %)», explique Jean-Christophe Dumont.
La part des nouvelles arrivées par rapport à la population française représentait 0,42 % en moyenne entre 2013 et 2019, d’après les données de l’OCDE. En dessous, donc, de la moyenne dans les pays de l’OCDE établie à 0,74 %.
En stock, la France est loin de compter le plus de personnes étrangères nées à l’étranger dans sa population. Comme, les années précédente, cet indicateur reste inférieur à la plupart des pays de l’OCDE. Ainsi, en 2022, 12,8 % de la population française est née à l’étranger (hors étudiants). La France se place donc derrière Allemagne (16,8 %), Espagne (15,6 %), ou encore la Belgique 18,4 %, mais devant l’Italie (10,4 %).
Sur la dernière décennie, les chiffres de l’OCDE montrent que l’augmentation de la part d’étrangers dans la population a faiblement augmenté en comparaison avec d’autres pays.
A noter que ces statistiques ne permettent pas de comptabiliser spécifiquement les entrées irrégulières sur le territoire.