Question posée le 17 décembre 2021,
Bonjour,
Votre question fait suite à un tweet posté en pleine nuit, ce vendredi, par Emmanuel Macron, affirmant que «face aux variants du virus, nous devons continuer d’agir en Européens. Les personnes vaccinées n’auront pas à réaliser de tests pour voyager entre les pays membres de l’Union européenne.»
Face aux variants du virus, nous devons continuer d'agir en Européens. Les personnes vaccinées n'auront pas à réaliser de tests pour voyager entre les pays membres de l'Union européenne.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 17, 2021
Pourtant, comme l’ont remarqué de nombreux commentateurs, l’Italie avait annoncé la veille un durcissement des conditions d’entrée sur son territoire. Les voyageurs issus des pays classés dans la liste C, dont fait partie la France, devront présenter à partir du 16 décembre et jusqu’au 31 janvier, un certificat de vaccination complète ou de guérison, mais aussi un test négatif (datant de moins de 48 heures pour un test PCR, ou de 24 heures pour un test antigénique). Les voyageurs non vaccinés peuvent se rendre en Italie mais doivent présenter un test négatif à l’arrivée et s’isoler durant cinq jours. L’information a bien été entendue par la France, puisque son ambassade à Rome a mis à jour sur son site les conditions d’entrée sur le territoire italien.
CheckNews
Le cas de l’Italie n’est pas isolé, puisque la Grèce a également annoncé jeudi que l’entrée sur son territoire était conditionnée à la présentation d’un test négatif récent «pour tous les voyageurs», et ce à partir du 19 décembre. Depuis le 3 décembre, tous les voyageurs souhaitant se rendre en Irlande doivent également présenter un test négatif récent, quel que soit leur statut vaccinal. Idem, l’ambassade française à Lisbonne indique depuis le 1er décembre que «tous les voyageurs arrivant au Portugal, devront obligatoirement présenter un test négatif au Covid-19 (PCR réalisé moins de 72 heures ou antigénique de moins de 48 heures) avant l’embarquement, même s’ils disposent d’un pass sanitaire et d’un schéma vaccinal complet».
«On essaye de se coordonner»
S’il semble donc en contradiction avec la position de certains pays voisins, le tweet d’Emmanuel Macron manque en réalité de contexte. La déclaration qui y figure faisait suite à ses propos tenus lors d’une conférence de presse conjointe, jeudi soir, avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Les deux dirigeants avaient précisément été interrogés sur les pays européens qui réintroduisent la présentation de tests PCR ou antigéniques. Emmanuel Macron avait répondu pour la France : «Nous n’envisageons pas de mettre des tests au sein de l’Union européenne parce que nous sommes attachés au bon fonctionnement de notre espace commun et parce qu’à partir du moment où tel ou tel variant est dans un des pays de l’Union européenne, très vite, il se diffuse dans les autres». Son homologue allemand a soutenu cette logique en déclarant que «pour l’instant nous avons la même situation que la France». Il s’agissait donc alors d’une position commune avec l’Allemagne. Et non, comme le tweet le suggérait, d’une affirmation générale concernant l’ensemble des Etats membres.
A ce jour, les conditions d’entrée fixées par le gouvernement pour venir France exigent un test PCR ou antigénique récent, selon les pays d’origine, même si les personnes sont bien vaccinées. Seuls les voyageurs en provenance des Etats membres de l’Union européenne, d’Andorre, d’Islande, du Liechtenstein, de Monaco, de Norvège, de Saint-Marin, du Vatican et de la Suisse sont exemptés de ce prérequis, s’ils sont complètement vaccinés ou guéris.
Invité de France Info ce vendredi matin, Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué chargé du Tourisme et des Français de l’étranger, a été interrogé sur le dissensus apparent entre les pays en Europe sur la question. Gêné, le ministre a fini par reconnaître qu’«on est sur des compétences, qui sont beaucoup nationales sur les politiques de santé. Et donc chaque pays aussi prend des décisions au regard de sa situation. On essaye de se parler, de se coordonner mais effectivement ça reste imparfait».