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Marche des fiertés 2023 à Paris : pourquoi n’y avait-il pas de chars ?

LGBT +dossier
Pour la marche des fiertés de samedi 24 juin, l’association Inter-LGBT a décidé de supprimer les chars. Une décision qui a clivé les participants et les membres de la communauté.
La marche des fiertés à Paris, samedi 24 juin. (Livia Saavedra/Livia Saavedra)
par Sacha Derrien
publié le 26 juin 2023 à 20h08

La marche des fiertés a traversé Paris samedi 24 juin avec des dizaines de milliers de participants qui n’ont pas utilisé les traditionnels chars. L’absence de ces scènes mouvantes a été au cœur de critiques, certains y voyant une «trahison» envers l’esprit festif de la Pride.

Précisons que cette absence n’est pas (totalement) une nouveauté. En 2021, en raison des restrictions sanitaires liées au Covid, aucun char n’avait été autorisé. Puis, en 2022, l’association Inter-LBGT, responsable de l’organisation de la Pride à Paris, a ajouté des règles restreignant la circulation des véhicules motorisés. Pour 2023, les membres de l’association ont toutefois décidé d’aller plus loin et d’interdire totalement la circulation des chars, sauf pour les personnes en situation de mobilité réduite ou en situation de handicap, et cela pour diverses raisons. Dans un communiqué, l’organisation invoque des raisons écologiques ou encore liées à la sécurité. Mais aussi une volonté d’«horizontalité». Ce qu’Elisa Koubi, coprésidente d’Inter-LGBT, explique à CheckNews : «C’est aussi un symbole politique. En supprimant les chars, on donne autant de visibilité à toutes les associations.»

La responsable assume la décision et dément toute pression politique : «C’était une décision en interne, la mairie de Paris ou les politiques n’ont pas eu d’influence.» Et de préciser que la mairie de Paris était «même un peu déçue» car la Pride est un enjeu touristique pour la ville. Et une Pride sans char, c’est moins vendeur.

«On est des militants conscients des enjeux contemporains, on fait le tri, on prend le train. Arrêter de mettre des poids lourds en plein Paris suit la même logique. Une majorité a joué le jeu, les différentes associations ont utilisé des mobilités douces pour transporter les enceintes, les DJ-sets. Certaines associations sont juste venues à pied, elles n’étaient pas très contentes de l’interdiction mais ont quand même participé.» Seul un groupe n’a pas respecté le cahier des charges de l’Inter-LGBT, c’est paradoxalement Europe Ecologie-les Verts… qui a fait défiler un char vert, et a été réprimandé. «On aurait pu les exclure mais on les a mis tout au fond. C’est vraiment un manque de respect de leur part», s’indigne Elisa Koubi.