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Meeting d’Eric Zemmour : quelles suites judiciaires à l’agression des militants de SOS Racisme ?

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Le parquet de Bobigny indique qu’une enquête a été confiée à la sûreté territoriale 93 pour «analyser les images» et «enquêter sur l’ensemble de faits de violences qui pourraient être dénoncés».
Les militants de SOS Racisme agressés dimanche à Villepinte, pendant le meeting d'Eric Zemmour. (Jeanne Fourneau/Hans Lucas)
publié le 6 décembre 2021 à 11h43
Question posée par Pierre le 5 décembre,

Bonjour,

Votre question porte sur l’agression subie par des militants de l’association SOS Racisme, dimanche, au meeting d’Eric Zemmour à Villepinte. De nombreuses vidéos, publiées sur les réseaux sociaux, attestent de violents coups et de jets de projectiles de la part de soutiens du candidat d’extrême droite peu après que des militants antiracistes ont dévoilé des tee-shirts avec l’inscription «Non au racisme».

Sur ces vidéos, un individu a été particulièrement remarqué. On le voit, sur la gauche de l’image, asséner deux coups de poing à une militante antiraciste de face d’abord, puis de dos, avant de saisir une chaise à deux mains et de la jeter sur la mêlée.

Une autre jeune femme, elle aussi militante pour SOS Racisme, est filmée à l’issue du happening, le visage en sang. Devant les micros, elle explique : «J’ignorais les risques, je pensais qu’on était en démocratie, qu’on pouvait donc dire ce qu’on avait à dire et qu’on n’aurait pas de conséquences physiques. On est des militants pacifiques.»

Auprès de CheckNews, SOS Racisme confirme que des plaintes vont être déposées ce lundi dans la journée, suite à ces agressions, «à la fois par l’association et par tous les militants présents». Pour autant, les agresseurs de ces personnes n’ont pour l’heure pas encore été identifiés. Contactée par CheckNews, la vice-procureure de Bobigny précise qu’il n’y avait à l’intérieur du meeting «aucune force de l’ordre» et que «seuls des effectifs du service d’ordre de M. Zemmour» étaient sur place.

On nous indique qu’une enquête est toutefois ouverte, «confiée ce jour à la sûreté territoriale 93 pour analyser précisément les faits commis, exploiter les vidéos disponibles et enquêter sur l’ensemble de faits de violences qui pourraient être dénoncés». La vice-procureure indique que «cette enquête inclut notamment les faits commis sur les militants de SOS racisme».

Une soixantaine de gardes à vue

En outre, le parquet de Bobigny ajoute qu’étaient recensées dimanche soir «une soixantaine de gardes à vue liées aux incidents survenus en marge du meeting d’Eric Zemmour à Villepinte» : «Nous sommes en train d’effectuer un tri parmi les mesures en cours afin de vérifier les conditions d’interpellations et la régularité juridique des gardes à vue, ainsi que les qualifications juridiques retenues. S’agissant de l’agression de M. Zemmour, un individu est en garde à vue actuellement.»

Plus tard dans la soirée, le parquet de Bobigny a précisé que cinq personnes ont été placées en garde à vue suite aux incidents survenus au sein du meeting : il s’agit de cinq militants de SOS Racisme mis à disposition «par le service de sécurité du meeting aux services de police, suspectés d’avoir commis des violences». Le procureur ajoute que ces cinq gardes à vue ont été levées et qu’il a été proposé à ces personnes de déposer plainte dans le cadre de l’enquête en flagrance ouverte le matin même.

clarification
EDIT lundi 6 décembre 22h : ajout du communiqué du procureur de Bobigny, envoyé dans la soirée.