«Sarkozy condamné à 1 an de prison, peine aménagée avec bracelet électronique, mais que fait-il alors en Grèce ?» Le 25 août, @Nadelaplume, comme de nombreux internautes avant lui, s’étonne sur Twitter d’une «Une» de Paris Match témoignant de l’«odyssée amoureuse» de l’ancien président de la République et de son épouse, Carla Bruni, partis en vacances en Grèce avec leur famille. Dans son édition du 28 juillet, l’hebdomadaire consacre huit pages à leur virée en yacht, entre le golfe de Corinthe et l’île de Zakynthos.
Un séjour qui semble contradictoire avec le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Paris le 30 septembre 2021, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. Nicolas Sarkozy, reconnu coupable du «financement illégal» de sa campagne présidentielle de 2012, avait été condamné à une peine d’un an de prison ferme, aménageable en détention à domicile sous surveillance électronique.
Sur des images prises par le journal grec OEMA, qui montre Nicolas Sarkozy en plein jogging dans les rues d’Athènes le 14 juillet dernier, celui-ci ne porte pourtant aucun bracelet électronique.
L’ancien chef de l’Etat se serait-il soustrait à ses obligations judiciaires ? Non, car suite à sa condamnation, son avocat a fait appel, entraînant l’organisation d’un nouveau procès à une date encore inconnue. Or, faire appel d’un jugement de première instance engendre, sauf décision contraire du juge, la suspension de la peine prononcée en l’attente du nouveau jugement. Sollicitée par CheckNews, une source judiciaire confirme «l’effet suspensif de l’appel interjeté pour le jugement concerné».
Autrement dit, Nicolas Sarkozy jouit, pour l’instant, de sa liberté de mouvement. Et ce, en toute légalité. Une liberté qui pourrait cependant être remise en cause par une autre affaire. En mars 2020, il a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis pour «corruption» et «trafic d’influence» dans le dossier dit «des écoutes». Une décision dont il avait également fait appel, conduisant à un nouveau procès qui devrait se tenir du 28 novembre au 14 décembre.
Nicolas Gastineau et Maxime Lorry