Des bâtiments en ruines, des voitures calcinées, un parking désert, des débris de ferrailles qui jonchent le sol… Cette scène de chaos est véhiculée par une vidéo largement reprise sur les réseaux sociaux, notamment en Amérique (Etats-Unis et Canada) depuis le début du mois de juillet.
France is being destroyed by the diversity they welcomed with open arms and the media is concerned about how this can help the far right. pic.twitter.com/ZMtGjqs8gS
— 🍁Antonio Tweets 📣 (@AntonioTweets2) July 10, 2023
A en croire @AntonioTweets2, un «fier patriote canadien» selon sa bio Twitter, elle montrerait la France dévastée par les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, tué par le tir d’un policier le 27 juin dernier. Aucune ville n’est évoquée. Mais son seul tweet comptabilise ce mercredi 12 juillet plus de 800 000 vues. «La France est détruite par la diversité qu’elle a accueillie à bras ouverts et les médias s’inquiètent de la façon dont cela peut aider l’extrême droite», légende-t-il.
Outre la publication d’@AntonioTweets2, celles d’autres comptes Twitter ou TikTok, comme celui d’Attentive Media, cumulent des dizaines de milliers de vues avec cette vidéo, en indiquant aussi la France comme étant le lieu des dégâts.
🇫🇷The aftermath of riots in France looks like this #FranceBurning #FranceOnFire #FranceRiots #France #BREAKING #BreakingNews pic.twitter.com/hrb04mmnwF
— Attentive Media (@AttentiveCEE) July 4, 2023
Le contenu est issu du réseau social chinois Kwai et a été posté par l’utilisateur @fabiopeixe06. Si la vidéo d’origine et donc sa date de mise en ligne n’est pas trouvable, il s’agit d’images prises depuis le parking du centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kyiv, bombardé dans la nuit du 20 mars 2022. Rien à voir donc avec la France de 2023.
Sur une photo d’Associated Press prise sur les lieux du bombardement le 21 mars 2022, on reconnaît en effet le long et fin bâtiment de plusieurs étages sur la droite au début de la vidéo.
Sur la gauche de cette photo, au deuxième plan, derrière les voitures calcinées, on peut voir la devanture du gymnase Sport Life, qui jonche les ruines de l’immeuble. Dans la vidéo, on retrouve cette enseigne rouge sur un zoom à la huitième seconde.
Les ruines sont celles du gymnase Sport Life, à l’extérieur du centre commercial. Ce bombardement russe avait fait au moins huit morts.
Théo Duchet, Arthur Frand et Lukas Lourel
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec le CFPJ pour le journal d’application de la promotion 64.