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Non, ce bistrot parisien ne facture pas ses glaçons, comme l’a relayé Ségolène Royal

Des glaçons facturés par un bar parisien ? C’est ce que présume, à tort, la photographie d’une addition, retweetée par de nombreux utilisateurs dont l’ancienne candidate socialiste à la Présidentielle.
(Magali Cohen/Hans Lucas. AFP)
publié le 18 juillet 2023 à 13h09

«A Paris, certains bistrots facturent même les glaçons», s’est amusé un compte Twitter en publiant lundi la facture d’un bar du XVe arrondissement, où apparaît le prix de 16 glaçons pour 12,80 euros, en plus de quatre Perrier pour 60 euros. Relayée dans la foulée par Ségolène Royal – candidate malheureuse à la présidentielle de 2007 et future chroniqueuse pour Touche pas à mon poste –, cette addition est en réalité un photomontage.

L’addition originelle a été émise par le Bistrot de la tour, le 16 septembre 2019, à Nora Hamadi. Indignée par la facturation de ses rondelles de citron, cette journaliste l’a ensuite partagée sur Twitter, laissant le champ libre aux adeptes de photomontages.

Si comme de nombreux internautes, Ségolène Royal est tombée dans le panneau, c’est aussi à cause du compte Twitter qui a relayé l’intox. Avec 5 900 abonnés, le compte AIertesinfos (avec un i à la place du l) est une parodie assumée d’Alerte Infos (avec un l), un compte reprenant des nouvelles de la presse généraliste et au nombre d’abonnés beaucoup plus important (306 900).

Mardi 18 juillet, un tweet du compte parodique a suffi à lever les ultimes doutes quant à l’authenticité de l’addition : «J’espère que Melenchon va lui aussi RT mon tweet pour qu’on puisse se fendre la gueule aujourd’hui.»

Mais s’il en a été le premier relayeur, le parodique Alerteinfos n’est pas à l’origine de cette fausse addition. Déjà paru en 2020, ce photomontage avait été démonté par le service fact-checking de TF1. La superposition de l’addition originelle adressée à Nora Hamadi au montage de l’addition facturant les glaçons confirme qu’il s’agit bien de la même photo. A l’exception des modifications nécessaires à la falsification : les rondelles de citron disparaissent, les glaçons à 80 centimes d’euro entrent en jeu.

Arthur Baudin et Arthur Frand

Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec le CFPJ pour le journal d’application de la promotion 64.