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«Nourriture insuffisante», «épanouissement impossible» : les établissements Bon Pasteur vus à travers trente ans de rapports d’inspection

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Des années 1950 au milieu des années 1970, des dizaines d’inspections ont été menées dans ces institutions religieuses pour filles conçus comme des maisons de redressement pour mineurs. Des rapports qui n’ont toutefois pas permis une véritable refondation.
Devant l'entrée d'un établissement du Bon Pasteur à Angers, en octobre 2021.. (Théophile Trossat/Libération)
publié le 29 mars 2025 à 8h49

Derrière le système du Bon Pasteur, nom de ces maisons de redressement pour filles gérées par la congrégation catholique du même nom entre 1829 et le milieu des années 1970, ce sont des milliers de mineures internées, et des dizaines d’institutions dans l’Hexagone. Ce sont des témoignages par dizaines de violences physiques, morales, psychologiques, gynécologiques et sexuelles commises par des religieuses. Des milliers d’heures de travail forcé non rémunérées. Et plus de 300 plaintes prêtes à être déposées par ces filles placées que l’on qualifiait de «délinquantes» ou de «traînées», et qui étaient placées dans ces institutions par leur famille, la justice ou l’Aide sociale à l’enfance pour être «corrigées» et «redressées».

Le «Bon Pasteur», ce sont aussi des piles de cartons entreposées aux Archives nationales de France qui renferment des dizaines de rapports d’inspections de ces établissements gérés par les religieuses. Une pochette rouge épaisse dresse l’état des lieux du Bon Pasteur de Pau, une autre de celui de Bourges, et encore une autre de celui de Poitiers. La plupart de ces rapports d’inspection ont été rédigés par Marie Mauroux-Fonlupt, inspectrice à la direction de