Question posée le 7 novembre
Bonjour, vous nous avez interrogés sur le devenir de l’audit annoncé, concernant les réponses faites par le rectorat aux parents dénonçant le harcèlement. Le suicide du jeune Nicolas à Poissy le 5 septembre avait fait l’objet d’une vive émotion et d’une importante couverture médiatique. Cette dernière s’était notamment focalisée sur la lettre envoyée par le rectorat de Versailles aux parents de Nicolas. Cette dernière avait été qualifiée par Elisabeth Borne de «choquante», alors que Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale, avait évoqué une «honte». Publié quelques jours après le suicide de Nicolas, le courrier en question était un rappel des peines pénales encourues en cas de dénonciations calomnieuses. Il constituait une réponse à la main courante déposée par Nicolas et ses parents suite à l’inaction du directeur de l’établissement dans lequel il était scolarisé et harcelé.
Procédures de signalement
Gabriel Attal avait annoncé la conduite d’un audit express ayant pour but de se concentrer sur la gestion de cas de harcèlement dans l’ensemble des académies du pays. Selon les informations de Radio France, l’audit devait faire remonter non seulement le nombre de cas de harcèlement signalés entre septembre 2022 et septembre 2023, mais aussi leurs délais de traitement et si le cas avait été résolu. L’audit devait aussi se pencher sur les procédures de signalement pour harcèlement, ainsi que sur les pratiques de communication avec les familles des victimes. Selon les informations données à différents médias par le ministère, l’audit, réalisé par les correspondants territoriaux de l’inspection générale, donnait quatre semaines aux recteurs pour lui communiquer les premiers résultats.
Profil
Sept semaines après son annonce par le ministre, votre interrogation porte sur le devenir de cette enquête, alors que lors d’une conférence de presse le 7 novembre, Gabriel Attal a déploré un manque de données actualisées.
Phénomène difficile à quantifier
Contacté par CheckNews, le ministère de l’Education nationale assure que «l’audit express a bien été réalisé» mais que «les conclusions de ce dernier ne sont pas publiques». Le ministère ne précise pas si ces informations seront rendues publiques, ni – le cas échéant – à quelle date. Egalement contactée par CheckNews, une porte-parole de l’inspection générale, l’Igesr, «achève actuellement ses travaux sur le sujet et rendra dans les prochains jours les dernières conclusions au ministre».
Le phénomène du harcèlement scolaire reste difficile à quantifier. Jusqu’alors les chiffres relayés par l’exécutif dans un communiqué du ministre publié le 24 octobre évoquaient un phénomène qui concerne un élève sur dix. Selon un rapport de la sénatrice Horizons Colette Mélot sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement, publié en septembre 2021, entre 800 000 et un million d’élèves seraient victimes de harcèlement chaque année. L’Ifop, quant à lui, a publié un sondage mardi 7 novembre estimant que près d’un lycéen sur cinq serait victime de harcèlement au cours de sa scolarité. Les cas de harcèlement d’une durée supérieure à un mois concerneraient 16 % des élèves.