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Pandora papers : «11 300 milliards de dollars», un chiffre choc mais en toc

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Depuis deux jours, ce montant vertigineux est présenté, à tort, comme une révélation du Consortium journalistique ICIJ dans sa vaste enquête de fuite de documents financiers, une estimation de la fraude fiscale dans le monde, ou encore la valeur des sommes dissimulées par des dirigeants et milliardaires.
Unes des journaux kenyans ce mardi matin alors que le président Uhuru Kenyatta est nommé, parmi les 35 chefs d'Etat qui ont pratiqué des manœuvres financières inélégantes, douteuses ou carrément illégales, dans l'enquête des Pandora papers du Consortium journalistique ICIJ, publiée depuis lundi. (Brian Inganga/AP)
publié le 5 octobre 2021 à 17h16

Il faut toujours se méfier des chiffres chocs. Ils aveuglent souvent plus qu’ils n’ouvrent les yeux. Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) vient de montrer, à nouveau, l’étendue de la fraude fiscale dans le monde, avec les Pandora papers. Sont épinglés (entre autres), une centaine de milliardaires et 35 chefs d’Etat (anciens ou actuels). Ces révélations, sur les réseaux sociaux ou dans les médias, ont souvent été assorties d’un chiffre à donner le vertige : 11 300 milliards de dollars (9 750 milliards d’euros). Le directeur de l’Humanité écrit ainsi : «Les #PandoraPapers révèlent que la fraude fiscale mondiale pourrait s’estimer à 11 300 milliards de dollars.» La Dépêche du Midi a une idée plus précise des coupables : «Une enquête baptisée “Pandora papers” met en lumière comment des dirigeants ont dissimulé 11 300 milliards de dollars dans des sociétés offshores.» Le média de LFI, l’Insoumission, allait un peu plus loin, expliquant hier (dans un article corrigé depuis) : «#PandoraPapers : 35 chefs d’état et 130 milliardaires volent aux peuples 11 300 milliards» (faites la division, ça fait be