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Pas d’épidémie et un vaccin mortel : le grand théâtre covido-sceptique de Pierre Chaillot en librairie (2/2)

Dans ce second volet, «CheckNews» poursuit l’analyse du livre «Covid-19 : ce que révèlent les chiffres officiels», truffé de théories bancales.
Pierre Chaillot, ici sur CNews, juge, dans une négation de plusieurs siècles de science, que «rien ne montre que les virus soient les causes des hausses de mortalité». (Capture d'écran Youtube)
publié le 6 avril 2023 à 17h24

Enfin «la vérité émerge». Dans un livre lourd de 471 pages, publié aux Editions l’Artilleur, Pierre Chaillot, alias «Décoder l’éco» sur YouTube, alias Pierre Lécot sur Francesoir, revient sur la pandémie qui a paralysé la planète en 2020 et 2021. Titré Covid-19 : ce que révèlent les chiffres officiels, l’ouvrage, préfacé par le sociologue Laurent Mucchielli et postfacé par l’épidémiologiste Laurent Toubiana, entend démonter l’«hypothèse gouvernementale» d’une surmortalité causée par le virus, et d’une limitation de celle-ci par les mesures de distanciation sociale. Pour Chaillot, ce sont au contraire les confinements qui ont tué, mais aussi les vaccins, pour lutter contre des microbes dont la responsabilité dans les maladies, selon l’auteur, est loin d’être démontrée. Tout comme le principe même de la propagation épidémique. Ses théories, aussi bancales dans cet ouvrage que dans ses vidéos, font pourtant un tabac en librairie, l’ouvrage ayant passé plusieurs semaines dans le haut du classement des ventes en France.

Après une analyse de la première partie de son ouvrage sur l’absence supposée de surmortalité, nous revenons, dans ce second article, sur la deuxième partie : la négation du principe épidémique et sa mise en cause du vaccin, inefficace et même dangereux, selon l’auteur.

Pas de propagation épidémique

Chaillot, dans ce chapitre, considère qu’il n’y a pas eu d’épidémie. Ni de Covid en 2020, ni de quoi que ce soit dans l’histoire de l’humanité. Son postulat : «Il n’y a pas, chaque hiver, de “vague” épidémique qui se propage, ni à l’échelle du continent, ni dans un pays. Il n’y a pas de trace de propagation, mais d’une apparition de malades et une hausse des décès simultanées.» Comprendre, donc, qu’il n’y a d’épidémie que si les pays se contaminent de manière décalée dans le temps, au lieu d’afficher, comme il le montre, des pics de décès au même moment, l’hiver, et l’été pour la canicule.

Or si cette «théorie», pour les trois pays choisis (France, Portugal, Suède), se vérifie effectivement pour toutes les années jusqu’en 2019 (les virus aéroportés sont cependant bien présents l’été mais moins circulant), le graph publié, même de mauvaise qualité, montre précisément le contraire pour l’année 2020, avec des pics désordonnés entre les trois pays, et éloignés de la période hivernale.


Ce décalage entre pays était d’ailleurs connu dès les premières semaines de la pandémie, comme on peut l’observer sur le graph ci-dessous, avec un premier départ, sur le continent européen, en Italie :

Il n’y a pas eu d’épidémie non plus, selon Chaillot, parce qu’il n’y a pas eu de hausse exponentielle, qu’il définit comme un doublement régulier du nombre de cas ou de morts. Mais l’auteur ici s’appuie sur l’ensemble des décès, toutes causes confondues, et non pas sur les seuls décès Covid. Ce qui n’a évidemment pas grand sens.

Or concernant les décès Covid de la première vague, et comme les épidémiologistes l’avaient prévu, il y a bien eu, en France en tout cas, un doublement du nombre de morts tous les 3 à 4 jours. Côté décès hospitaliers, mesurés en moyenne sur sept jours, il y avait ainsi 10 morts enregistrés le 10 mars, 20 morts le 14 mars, 67 morts le 18 mars, 152 le 22 mars, et 276 le 26 mars. La hausse va s’enrayer quelques jours plus tard, puisque le doublement du nombre de morts, avec 496 décès, n’aura lieu «que» le 3 avril au lieu du 30 mars.

Pourquoi la courbe s’est-elle enrayée autour du 30 mars, avant de s’inverser quelques jours plus tard ? Là aussi, l’explication est assez simple. Pour comprendre, il faut se souvenir qu’à l’époque, il s’écoulait – en moyenne – deux semaines entre une contamination et une éventuelle hospitalisation, et encore une semaine avant un éventuel décès. Autrement dit, pour les cas les plus graves, trois semaines entre une contamination et un potentiel décès. Or si l’on remonte trois semaines avant le 30 mars, on tombe sur le 9 mars. A ce moment-là, la crainte commence à réellement s’installer en France. De premières mesures sont prises, comme l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes, et les plus fragiles sont invités à rester chez eux. Surtout, la décision de l’Italie, le 10 mars, de se confiner, provoque la stupeur en Europe. D’où, sans doute, la période plus longue que 3 à 4 jours pour atteindre un doublement du nombre de cas autour du 30 mars. Les gens ayant commencé, trois semaines plus tôt, à limiter leurs rapports sociaux, notamment les plus âgés. Quand au pic atteint le 5 avril avec 514 morts, et l’inversement de la courbe qui s’ensuit, il intervient trois semaines après l’entrée en vigueur du confinement strict, le 17 mars.

Un non-sens pour Chaillot, qui considère au contraire, comme nous allons le voir plus tard, que les mesures de confinement ont précisément conduit à des décès. L’auteur poursuit sur le lien entre températures et mortalité, qu’il conclut en expliquant que «la mortalité des plus âgés est presque parfaitement corrélée à la température extérieure». Car «l’hiver, il fait froid et on risque de tomber malade». Une corrélation qui l’amène à décréter une absence de lien de causalité clairement établi, d’une manière générale, entre virus et maladie. «Rien ne montre que les virus soient les causes des hausses de mortalité. Ils sont, tout au plus, le résultat d’une dégradation de la santé liée aux conditions extérieures. Ces conditions rendent malades les gens avec de multiples pathologies», affirme ainsi Chaillot, qui n’hésite pas à égratigner Louis Pasteur (inventeur du vaccin contre la rage) et Robert Koch (médecin allemand découvreur de la bactérie responsable de la tuberculose). En réalité, «vouloir attribuer les hausses de décès à des virus particuliers, comme les grippes, arrange surtout les producteurs de vaccins antigrippaux, et les gouvernements qui les achètent, pour faire croire qu’ils s’occupent de notre santé, avec notre argent». Avec, en bout de course, «big pharma», dont «l’hégémonie sur la “recherche”, les moyens des laboratoires et les publications, bloque tous les travaux n’allant pas dans le sens du profit».

Une négation de plusieurs siècles de science, que même celui qu’il a choisi pour préfacer son ouvrage – et pourtant très covidosceptique –, Laurent Mucchielli, n’arrive plus à «suivre». «La propagation ne serait qu’un “épiphénomène” comparé à l’effet structurel du climat. Or, d’une part la propagation virale inter-individuelle me semble depuis très longtemps bien établie sur le double plan microbiologique et épidémiologique, d’autre part je ne vois pas pourquoi les deux explications seraient exclusives l’une de l’autre, se sent obligé de préciser le sociologue. Il est facile de trouver des exemples concrets, tels ceux des îles qui, bien qu’entrant dans la période hivernale effectivement propice au développement de certaines maladies virales, ne voient surgir une épidémie qu’à partir du moment où des personnes porteuses du virus concerné y débarquent.» Et de regretter, dans l’introduction même du bouquin de Chaillot, ce retour «aux antiques théories de la génération spontanée».

Les confinements responsables de la surmortalité

Chaillot, à ce stade, reconnaît quand même que 2020 a connu deux périodes de hausse de mortalité, que sa théorie sur les températures ne suffit pas à expliquer. Et pour cause : le printemps cette année-là a été le deuxième printemps le plus chaud depuis 120 ans, selon Météo France. Avec en d’avril – qui a connu le pic des décès liés au Covid-19 – une température moyenne de 14,1 degrés. Quand au mois de novembre, où a lieu le deuxième pic de mortalité, Météo France le qualifie «d’extrêmement doux, sec et ensoleillé».

L’auteur considère tout de même qu’en mars et avril, elles sont «en petite partie» responsables de la surmortalité, en raison «d’une chute des températures». Météo France a certes relevé «deux refroidissements assez marqués du 24 mars au 3 avril et du 11 au 16 mai», mais ces périodes cumulées n’ont concerné que quinze jours sur les quasiment trois mois de surmortalité. Pour la période du 11 au 16 mai, la mortalité liée au Covid était même déjà redescendue à un niveau assez bas.

Peu importe pour Chaillot, pour lui la hausse de mortalité à cette période est «surtout» due aux «mesures prises», et «uniquement aux endroits où celles-ci sont appliquées». Avec comme postulat que les confinements auraient empêché les Français de se soigner. L’auteur relève ainsi que «pendant la dernière semaine de confinement, les hôpitaux ont compté 300 personnes de moins aux urgences AVC et 300 personnes de moins aux urgences cardiaques, relativement à la même époque en 2019». Sur huit semaines, explique-t-il «cela fait 2 400 personnes non soignées pour chacune de ces deux pathologies». Et de poursuivre. «Deux hypothèses sont alors possibles : les Français n’ont pas fait d’AVC ni de crises cardiaques pour laisser toute la place aux malades identifiés Covid-19», ou alors «les Français n’ont pas été pris en charge du fait de l’ordre de ne pas consulter et de rester chez soi. Ce ratio étalé sur huit semaines représente au moins 4 800 personnes non soignées».

Ainsi, les pathologies non prises en charge et «la peur panique engendrée par la pression médiatique quotidienne peuvent expliquer la surmortalité à domicile en France sur cette période, mise en évidence par le site de l’Insee». Selon lui, «ces décès ne sont pas considérés comme ayant un quelconque rapport avec la Covid-19 (puisque seuls les décès hospitaliers ou des Ehpad peuvent être catalogués comme tels). Ils apparaissent pourtant aux mêmes périodes que ceux attribués à cette maladie, et surtout, pendant le confinement». Et de conclure : «Sur mars-avril 2020, en France, le surplus de mortalité par rapport à la moyenne est de 5 200 décès. Ce nombre est très proche de l’estimation des 4 800 personnes victimes d’AVC ou de crise cardiaque et non soignées. Nous avons un indice fort sur la cause réelle de décès d’une grande partie des personnes mortes pendant le confinement : l’abandon de soin.»

Cette thèse d’une surmortalité à domicile faute de soins n’est pas nouvelle sous la plume de Chaillot. En mai 2021, il développait déjà cet argument, sur lequel nous nous sommes penchés.

Certes, il y a ainsi bien eu, entre le 18 mars et le 18 avril 2020, 6 520 morts de plus à domicile qu’à la même période en 2019. Rien n’indique pourtant que son intuition soit la bonne. Premier point, et contrairement à ce qu’affirme Chaillot, les décès «catalogués» Covid-19 ne concernent pas que les décès hospitaliers ou des Ehpad. Le CépiDC, département de l’Inserm analysant les causes de décès via le certificat de décès, recense également les décès Covid à domicile. A l’époque, l’Inserm en relevait ainsi 1 466 en mars et avril. Un chiffre qui n’explique cependant qu’un quart de la surmortalité à domicile durant cette période.

Peut-on en conclure que les 5 000 personnes restantes sont mortes à domicile faute d’avoir été prises en charge à l’hôpital à cause du Covid-19 ? Rappelons au préalable que le nombre de décès à domicile est sûrement surestimé, les officiers d’Etat civil inscrivant parfois d’autorité l’adresse personnelle du défunt comme lieu de la mort sur les certificats de décès, ainsi que l’avait révélé Mediapart.

Mais ces erreurs n’expliquent pas tout. Comme nous l’annonçait à l’époque Grégoire Rey, ex-directeur du CépiDc, il y a bien eu un «report» de décès hors Covid-19 de l’hôpital vers le domicile, mais sans que cela signifie forcément que les personnes sont mortes faute d’avoir été soignées. «Il y a eu, à un moment donné, des choix qui ont été faits de ne pas hospitaliser des gens sur le point de mourir et de les laisser mourir chez eux ou dans leur maison de retraite.» Mais il s’agit, selon lui, «de personnes en fin de vie qui auraient été orientées, en temps normal, vers une réanimation souvent inutile, et qui ne l’ont pas été cette fois-ci». Un phénomène qui a conduit, en 2020, à un transfert de décès de l’hôpital vers le domicile, et qui a minoré d’autant la surmortalité hospitalière, toutes causes confondues. Expliquant alors en partie pourquoi la surmortalité hospitalière n’était pas aussi élevée que le nombre de décès fléchés Covid-19.

Surtout, depuis cette époque, on connaît de manière plus précise le nombre de décès liés aux pathologies cardiaques mises en avant par Chaillot. Or comme le pressentait déjà Grégoire Rey à l’époque, les décès en lien avec ces maladies n’ont pas augmenté en 2020 : selon le CépiDC, en taux standardisé de mortalité, indicateur défendu par l’auteur lui-même au début de son ouvrage, le nombre de décès liés à des maladies neurovasculaires a continué de baisser en 2020, s’établissant à 175 pour 100 000 habitants, contre 182 en 2019, 192 en 2018, ou encore 198 en 2017.

Pendant l’année 2020, les maladies cardio-neurovasculaires ont assez peu évolué, accusant même une légère baisse au cours du premier confinement.

Pour le reste de la surmortalité, Chaillot l’attribue aux habitats insalubres où sont logés les «pauvres», davantage décédés que les autres à l’époque du confinement, oubliant de rappeler que ce public connaît une forte propension de travailleurs exerçant des métiers dits «essentiels» et donc plus en contact avec le virus (caissières, routiers, livreurs, aides-soignants…). Mais aussi, de manière assez contradictoire, à la baisse des prescriptions d’antibiotiques… Au chapitre précédent, le même considérait pourtant : «De nombreux scientifiques se sont posé la question du lien causal entre le microbe et la maladie. Ce qui est présenté aujourd’hui comme un lien évident est pourtant loin de faire l’unanimité.»

Des vaccins inefficaces et mortels

A noter, en préalable à ce chapitre, que l’auteur, qui niait jusqu’ici le fait que les gens soient décédés du Covid-19, considérant qu’ils étaient morts d’autres causes (maladies cardio-vasculaires, logements insalubres, baisse des prescriptions d’antibiotiques), va soudainement manier les statistiques de décès Covid sans autre forme de procès.

Pour tenter de démontrer l’inefficacité des vaccins anti-Covid, Chaillot s’attaque, entre autres, à la méthodologie des études. Et notamment celles de la Direction de la Recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), qui apparie trois fichiers : celui des personnes hospitalisées ou décédés à l’hôpital en lien avec le Covid-19 (Si-Vic, renseigné par les établissements de santé), celui des personnes vaccinées (Vac-Si) et celui des personnes ayant réalisé un test de dépistage (Si-Dep). Elle sait ainsi, parmi les personnes entrées et /ou décédées à l’hôpital avec le Covid-19, lesquelles étaient vaccinées et lesquelles avaient un test positif.

Ainsi, lors du premier exercice de ce genre, diffusé le 31 juillet, la Drees s’était penchée sur la période du 31 mai au 11 juillet 2021. Sur ces 42 jours, elle relevait, selon les données hospitalières (Si-Vic), 6 758 personnes avec le Covid-19 accueillies en hospitalisation conventionnelle, 1 696 en soins critiques et 926 décès. Dans un premier temps, la Drees s’intéresse à toutes les personnes censées avoir le Covid-19, soit en raison d’un test positif, soit suite à un scanner thoracique évocateur du Covid-19. Et donc pas uniquement à celles qui ont fait un test, comme recensées dans Vac-Si.

Elle en conclut que les non-vaccinés représentaient, sur cette période, 84% des admissions en hospitalisation conventionnelle pour Covid-19, 85% des entrées en soins critiques, et 78% des décès. A l’inverse, les complètement vaccinés, qui concernaient 35% de la population à l’époque, ne pesaient que pour 7% des hospitalisations conventionnelles, 7% des entrées en soins critiques, et 11% des décès en lien avec le Covid-19.

Pour différentes raisons méthodologiques, il y avait cependant un écart, pour le début de la période étudiée, entre le nombre de morts relevés dans Si-Vic et ceux retenus par la Drees. Une différence qui avait conduit Pierre Chaillot à réaliser une vidéo où l’homme, non seulement commettait une erreur, mais inventait aussi de toutes pièces de fausses explications, comme nous l’avions longuement expliqué à l’époque.

Dans son ouvrage, Chaillot revient sur cette étude, continuant de considérer que la Drees, malgré ses explications que lui-même finit par relater, a fait preuve d’une «erreur grossière de calcul»… Mais sans être capable d’expliquer laquelle. Quant à nous, «la presse nationale, et plus particulièrement les fact-checkers», nous n’assurons ici qu’«un rôle de chiens de garde». L’argumentation, à ce stade de l’ouvrage, devient de plus en plus faible.

S’ensuit le reproche fait à la Drees, dans ses études suivantes, de ne pas présenter ses données par tranches d’âges. Ce qui est bien sûr erroné, l’ensemble des données par âges étant disponibles, comme nous l’avons montré dans ce papier sur la baisse apparente de l’efficacité vaccinale, suivant les âges, sur les risques d’hospitalisation, ou encore sur les décès par âge et statut vaccinal avec le variant omicron.

Ces études de la Drees sur l’efficacité vaccinale seraient de toutes façons caduques, selon Chaillot, la Drees, dans un document d’octobre 2022 ayant reconnu, selon lui, que la part des non-vaccinés en France ne serait pas de 11% mais de 42%… Or si la Drees reconnaît des différences d’évaluation suivant les sources, elle considère in fine que parmi les plus de 20 ans, la part des non-vaccinés en France se situerait entre 8% et 12%. La Drees, cependant, admet des «imperfections» sur cet indicateur, qu’elle estime avoir documenté «de façon systématique et transparente».

Reste que pour cette direction en statistiques sociales, «l’incertitude sur la taille de la population non-vaccinée au moment du déploiement de la campagne de vaccination n’est pas de nature à remettre en cause les résultats publiés par la Drees montrant l’existence d’une protection importante conférée par la vaccination sur les risques d’hospitalisation et de décès».

D’autres études, surtout, basées sur d’autres méthodologies (non sensibles à la mesure de la part des personnes non vaccinées dans la population), concluent elles aussi à une forte protection de la vaccination, ou d’une infection antérieure, contre les formes graves de Covid. Même si celle-ci est moins importante avec le variant omicron que delta.

Chaillot, de son côté, porte désormais, avec Laurent Toubiana, un nouveau combat : obtenir des données sur les décès toutes causes confondues, et non pas uniquement pour Covid-19. Son but ? «Savoir si ces injections ont un réel intérêt pour la santé publique : les vaccinés sont-ils réellement moins malades et meurent-ils moins que les non-vaccinés ? L’analyse des décès toutes causes permet d’éviter le problème lié à l’attribution délicate de l’étiquette “Covid-19” à la cause du décès et prend en compte les potentiels effets indésirables graves des vaccins, très largement niés jusqu’ici.» CheckNews s’était penché, là encore, sur les raisons (n’ayant rien à voir avec une volonté de dissimulation) pour lesquelles on ne disposait pas de ces données… et sur le fait que nombreux scientifiques les jugeaient peu pertinentes.

Mais Chaillot en est persuadé : le vaccin tue, et pas qu’un peu. «En Europe, plus de 300 000 effets post-vaccinaux ont été rapportés depuis le début de la campagne vaccinale jusqu’au 17 juin 2022, dont 28 000 cas de décès.»

Or comme nous l’avions déjà expliqué en juillet 2021, ces chiffres de l’Agence européenne du médicament (EMA) n’indiquent pas du tout qu’il y a eu des milliers de morts à cause du vaccin. Ainsi, comme l’indique la page d’accueil française du site de l’EMA, «les informations [qui y sont publiées, ndlr] concernent des effets indésirables suspectés [qui] ne sont pas obligatoirement liés ou dus au médicament». Autrement dit, «les informations sur les effets indésirables déclarés ne doivent pas être interprétées comme signifiant que le médicament ou la substance active provoque l’effet observé ou que son utilisation présente un risque. Seules une analyse détaillée et une évaluation scientifique de toutes les données disponibles permettent de tirer des conclusions robustes sur les bénéfices et les risques d’un médicament.» Par ailleurs, la plateforme «ne fournit pas le nombre total de cas signalés associés à un décès», insiste l’AEM. La seule information disponible sur ce site est le nombre de cas rapportés comme mortels pour chaque symptôme (par exemple décès signalés chez des personnes ayant présenté des troubles cardiaques, décès signalés chez les personnes ayant fait un infarctus du myocarde). «Comme un cas individuel peut contenir plus d’un effet secondaire suspecté, la somme du nombre de cas mortels [liés à chaque évènement suspect] sera toujours supérieure au nombre total de cas mortels», précise Eudravigilance.