Nous vous avons entendus. Depuis quelques jours, la majorité déroule en boucle cet élément de langage : le contenu de la réforme a été largement amendé par rapport au projet initial qui était celui du candidat Macron. Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, déclarait ainsi sur France 2, dimanche soir : «Cette réforme, elle a été présentée par le président de la République lors de la campagne présidentielle. Souvenons-nous à l’époque [...], c’était : revalorisation des petites pensions que pour les futurs retraités. Maintenant, c’est aussi pour 1,8 million de retraités actuels. Il y a eu beaucoup d’évolutions, parce qu’on a écouté.»
Sauf qu’en évoquant la revalorisation des petites retraites, Attal présente comme une concession…. quelque chose qui avait déjà été concédé lors de la campagne. L’élargissement du bénéfice de la «retraite minimale» aux actuels retraités était en effet déjà annoncé avant l’élection d’Emmanuel Macron. Il suffit d’écouter ce que le président candidat déclarait, le 13 avril sur TF1, trois jours après le premier tour : «Je veux pouvoir passer la retraite minimale