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Peut-on savoir quels eurodéputés français ont voté pour Roberta Metsola, la présidente anti-IVG du Parlement européen?

Connue pour son opposition à l’avortement, l’eurodéputée maltaise Roberta Metsola a été élue à la tête du Parlement européen dès le premier tour, mardi, avec 458 voix sur 690 exprimées.
Proposée par le PPE, l'anti-IVG Roberta Metsola a été élue à la présidence du Parlement européen grâce à une alliance entre les conservateurs, les sociaux-démocrates et les libéraux. (Gonzalo Fuentes/REUTERS)
publié le 19 janvier 2022 à 12h58

Bonjour,

Mardi 18 janvier, l’eurodéputée maltaise Roberta Metsola, connue pour ses positions anti-avortement, a été élue à la présidence du Parlement européen jusqu’en 2024. Dès le premier tour, la candidate désignée par les conservateurs du PPE a été élue avec 458 voix sur 703 députés (690 votes exprimés). Les autres prétendants, la Suédoise Alice Bah Kuhnke (Verts-ALE) et l’Espagnole Sira Rego (Groupe de la gauche) ont respectivement obtenu 101 et 57 voix.

Il est impossible de connaître les noms des eurodéputés ayant voté en faveur de Roberta Metsola puisque le règlement intérieur du Parlement européen prévoit que le vote s’effectue au scrutin secret, avec comme spécificité cette année de s’être tenu à distance en raison de la pandémie. Restent, comme seule source d’information sur le vote, les déclarations des députés eux-mêmes (pour ceux, rares, qui en ont donné). L’eurodéputé Bernard Guetta (LREM, groupe Renew au Parlement européen) avait ainsi fait savoir qu’il ne voterait pas pour elle.

Cependant comme l’explique notre correspondant européen Jean Quatremer, l’élection de Roberta Metsola tient surtout au fait qu’en juin 2019, les conservateurs du PPE, les sociaux-démocrates du S&D et les libéraux de Renew ont conclu un accord prévoyant une division des mandats du président du Parlement, en donnant le siège d’abord aux sociaux-démocrates, puis aux conservateurs pour la seconde moitié. Lorsque Metsola a été nommée candidate, ces groupes parlementaires européens n’ont pas semblé tenir compte de ses positions hostiles à l’avortement. S’ils le souhaitaient, les sociaux-démocrates auraient pu lui opposer un candidat, ce qu’ils ont décidé de ne pas faire à la mi-décembre.

Interrogé sur le profil anti-avortement de la candidate Roberta Metsola, le 9 décembre, lors de sa conférence de presse sur l’Europe, Emmanuel Macron avait répondu qu’il défendrait «toujours avec la plus grande force le droit des femmes et en particulier le droit des femmes à disposer librement de leurs corps», mais avait continué en expliquant qu’il n’était pas impliqué dans ce vote. «Je suis président de la République française, je ne suis pas le chef d’une formation politique et je suis encore moins le chef d’un groupe parlementaire européen. Et donc, de là où je suis, je défends ces valeurs avec force et je souhaite que toutes et tous puissent les défendre dans les enceintes où ils ont à les porter. Qui en mon nom ou qui au nom de combats communs. Mais je pense que c’est aux parlementaires européens de choisir leur président ou leur présidente. J’espère qu’ils le feront avec l’esprit de cohérence et j’espère qu’ils seront en fidélité avec les combats qui sont les leurs. Je veux d’ailleurs dire ici que sur ce combat, de nombreux membres du PPE sont aussi d’accords avec ces principes et les défendent avec autant de force que moi.»