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Pourquoi Didier Raoult a-t-il porté plainte contre Elisabeth Bik, enquêtrice sur les erreurs et fraudes scientifiques ?

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Plusieurs institutions françaises comme le CNRS et l’ENS dénoncent une tentative «de judiciarisation du débat scientifique» destinée à intimider ceux qui critiquent les travaux de l’institut marseillais.
Le 23 mars 2020, des personnes attendent pour se faire dépister du Covid-19 devant l'IHU Méditerranée Infection de Marseille, dirigé par le professeur Didier Raoult. (Olivier Monge/Myop pour Libération)
publié le 10 juin 2021 à 11h43
(mis à jour le 10 juin 2021 à 20h00)
Question posée le 02/06/2021.

Bonjour,

Vous nous interrogez sur un litige opposant l’IHU de Marseille de Didier Raoult à deux scientifiques, la microbiologiste néerlandaise Elisabeth Bik et le neurobiologiste français Boris Barbour. Une plainte a en effet été déposée contre eux le 29 avril auprès de la procureure de la République de Marseille pour «harcèlement moral aggravé», «tentative de chantage», de «tentative d’extorsion», comme nous l’a confirmé l’avocat de l’IHU de Marseille Brice Grazzini. Selon les informations de CheckNews, ni Mme Bik ni M. Barbour n’ont encore été contactés par la justice dans le cadre de cette plainte. Le procureur peut classer l’affaire sans suite, ou ouvrir une enquête préliminaire.

Qui est Elisabeth Bik ?

Chercheuse spécialiste du microbiome humain de 2001 à 2016 à la faculté de médecine de l’université de Stanford, elle s’est depuis spécialisée dans un tout autre type d’investigation : la recherche d’indices de pratiques scientifiques douteuses dans la littérature académique, avec un talent certain pour détecter des anomalies dans les photographies illustrant les expériences (retouches suspectes d’images, réutilisations, etc).

Son intérêt pour la question, relate-t-elle à CheckNews, remonte à 2013. Consultant un chapitre d’un ouvrage de microbiologie, elle y reconnaît des extraits de l’une de ses propres publications. Après investigation, elle s’aperçoit que plus de la moitié du texte est un plagiat. Plus tard, dans les pages d’une thèse de doctorat, ses yeux s’ar