Menu
Libération
CheckNews
Vos questions, nos réponses
CheckNews

Pourquoi l’association Anticor a-t-elle perdu son agrément ?

Article réservé aux abonnés
Renouvelé in extremis en avril 2021, le sésame permettant notamment à Anticor de se porter partie civile dans des affaires de corruption a été annulé en justice après une plainte de deux anciens membres dissidents. Et sa nouvelle demande n’a pas reçu de réponse de l’exécutif, un refus implicite critiqué par l’association et l’opposition.
Elise Van Beneden et Raquel Garrido, lors d'une conférence de presse d'Anticor, à Paris, le 23 juin. (Pierrick Villette/ABACA)
publié le 28 décembre 2023 à 20h11

Interrogé sur France Inter ce jeudi 28 décembre sur le non-renouvellement de l’agrément de l’association de lutte contre la corruption Anticor, le président du Modem et allié d’Emmanuel Macron, François Bayrou, a évoqué une «tempête artificielle», expliquant que sa suspension n’a pas eu lieu à cause du gouvernement, mais «parce que des militants d’Anticor ont jugé que la manière dont cette association était organisée et la manière dont elle fonctionnait étaient contraires aux textes et aux principes. Ils ont donc saisi les tribunaux pour cela. Ce n’est pas le gouvernement». Pour l’ancien candidat à l’élection présidentielle, le pouvoir qu’a l’exécutif pour décider de renouveler ou non cet agrément ne pose «en aucune manière» de problème démocratique, et son non-renouvellement relève d’une «tempête interne» pour laquelle «la justice a fait son travail».

Créée en 2002, Anticor est une association française de lutte contre la corruption. Depuis 2015, elle bénéficiait d’un «agrément» du ministère de la Justice. Un dispositif mis en place en 2013, dans le contexte des lois de moralisation de la vie publique et de lutte contre la corruption après l’affaire Cahuzac, qui permet aux associations anticorruption de se porter partie civile, c’est-à-dire de saisir un juge d’instruction indépendant, même si la plainte a été classée par le parquet. Depuis sa création en 2002, Anticor est ainsi impliquée dans plus de 160 dossiers, dont plusieurs visant des