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Préavis de grève à la RATP : attention à ces vidéos qui évoquent une «grève de sept mois»

L’annonce par la CGT-RATP d’un préavis de grève courant du 5 février au 9 septembre a suscité des incompréhensions quant au risque d’une grève continue, dans les transports franciliens, pendant sept mois.
Le code du travail et la convention collective nationale des réseaux de transports publics urbains de voyageurs imposent «une période de cinq jours francs précédant le déclenchement de la grève». (Benjamin Mengelle/Hans Lucas)
publié le 1er février 2024 à 15h31

L’information a fait les gros titres. Lundi 29 janvier, la CGT-RATP a déposé un préavis de grève, dans les transports franciliens, long de sept mois. Couvrant la période des Jeux olympiques et paralympiques qui se tiendront cet été à Paris, il débute le 5 février pour se terminer le 9 septembre. En cause ? Des mesures salariales jugées «insuffisantes».

Sur les réseaux sociaux, et notamment sur TikTok, plusieurs internautes s’inquiètent. Vue plusieurs dizaines de milliers de fois, une vidéo alarmiste indique ainsi : «Alerte chaos ! La RATP en grève pendant sept mois à partir du 5 février !» Un autre utilisateur : «C’est quoi ces dingueries-là ? Une grève qui va durer sept mois !»

@baraque_a_fritetv

⚠️Une grève de Transport qui va durer 7 mois !!!!😱😱😱⚠️⚠️⚠️ #actu #greve #ratp #transport #cgt

♬ son original - Baraque_a_fritesTV

Ces publications sont trompeuses. Car si la menace de possibles perturbations, étalées sur une période de plusieurs mois, pèse en effet sur les usagers, ce préavis de grève ne signifie pas qu’une grève «de sept mois» commence sous peu.

Ainsi, sur RTL le 30 janvier, à la journaliste Amandine Bégot qui demande «Ce préavis de sept mois, c’est sérieux ?» Sophie Binet répond : «Ce préavis il est là pour quoi ? Parce qu’il y a des grèves très contraignantes en matière de condition de grève pour les salariés des transports, avec des délais de prévenance très longs, qui font que quand il y a des attaques ou des besoins de se mobiliser rapidement, c’est pas possible.»

En effet, contrairement aux salariés du privé, les employés des transports doivent se plier à un certain délai avant de se mettre en grève. Le code du travail et la convention collective nationale des réseaux de transports publics urbains de voyageurs imposent «une période de cinq jours francs précédant le déclenchement de la grève», afin de «poursuivre le dialogue et la négociation».

Très concrètement : ce préavis de sept mois offre donc la possibilité de se mettre en grève «du jour au lendemain» jusqu’au 9 septembre, comme le dit Sophie Binet, et non en continu sur toute la période. La secrétaire générale de la CGT poursuit ainsi : «Ça ne veut pas dire que pendant sept mois, à la RATP, il va y avoir des grèves. Je recommande, d’ailleurs, à la direction, d’enclencher des négociations pour les JO pour permettre de garantir des conditions de travail dignes pour [qu’ils] se passent bien.»

Ce préavis de plusieurs mois est donc un moyen de faire pression sur la direction. Il n’a d’ailleurs rien d’exceptionnel. Régulièrement, dans les entreprises de service public, des préavis de grève dits «illimités» peuvent être déposés.