Fauteuils de cinéma, sièges de train ou de transports en commun : d’après les témoignages (pas forcément tous avérés) affluant sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines, les punaises de lits se nichent désormais dans tous les lieux de notre quotidien. Cet emballement – qui confine à la psychose – alimenté par les très nombreux articles de presse, produit forcément un «effet loupe», qui tend à donner l’impression d’une invasion. Mais cette focalisation, indéniable, ne signifie pas non plus que le phénomène ne progresse pas réellement. D’où la question : existe-t-il des indicateurs fiables, étayant une hausse, voire la prolifération parfois décrite ?
Le constat global d’une propagation du phénomène en France ces dernières années fait consensus. Claudio Lazzari, de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte évoque ainsi une «augmentation soutenue» des punaises (plutôt qu’une «explosion»). Et de rappeler que le point de départ n’est pas récent : «une recrudescence de ces punaises semble être observée depuis le début des années 1990 dans la plupart des pays développés», dont la France et plus largement toute l’Europe, pointait en 2015 un rapport du Centre national d’expertise sur les vecteurs (CNEV) – un organisme sous la tutelle des ministères de la Santé et de l’Agriculture, resté opérationnel de 2011 à 2016 seulement. <