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Quand la marque pro-police Thin Blue Line utilise une photo d’un ado braqué par le Raid sans son accord

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La franchise, reprenant des symboles de l’extrême droite américaine, a transformé une photo choc de «la Voix du Nord» en écusson. Le quotidien ainsi que la famille du jeune homme réfléchissent à une action en justice.
La marque Thin Blue Line a été popularisée aux Etats-Unis en réaction au mouvement Black Lives Matter, contre les violences policières racistes. Son symbole, la ligne bleue, est présent ici sur un drapeau devant le siège du lobby pro-armes de la National Rifle Association en Virginie. (Stefani Reynolds/AFP)
publié le 25 juillet 2023 à 19h59

Un nouveau patch controversé sur le site de la marque Thin Blue Line France. Comme l’ont remarqué plusieurs observateurs ces derniers jours, cette franchise, qui s’inspire d’un emblème de l’extrême droite américaine et commercialise des symboles corporatistes en soutien aux forces de l’ordre, a mis en vente, pour une dizaine d’euros, un écusson en PVC montrant un jeune homme braqué au sol par un policier armé d’un fusil à pompe. Barré d’une ligne bleue, le patch affiche cette phrase : «La force doit rester à la loi.»

Surnommé «Résilience», le badge est ainsi présenté sur le portail en ligne : «Ce magnifique design représente un membre des forces de l’ordre en pleine action, interpelant (sic) avec détermination un émeutier. […] Nous avons choisi de créer cet écusson pour honorer la bravoure et la résilience des forces de l’ordre en France. C’est une manière pour nous de montrer notre soutien indéfectible à ceux qui veillent sur notre sécurité au quotidien.»

«Personne la rédaction n’a été sollicité»

Cette image est en fait une réutilisation, sous forme graphique, d’une photographie de presse, prise par le journaliste Pascal Bonnière, de la Voix du Nord. Le 29 juin, il est à Lille après une première soirée de violences urbaines, dans le sillage de la mort de Nahel. Il constate sur place la présence du Raid qui entreprend de suivre un groupe de mineurs, après qu’un jet de projectile est venu troubler une situation au demeurant plutôt tranquille. Il assiste à une interpellation violente