Un homme en tee-shirt de camouflage, posté derrière une grille, l’œil dans la lunette de sa carabine, visant une cible indéterminée. Derrière lui, quatre hommes, pris de dos, visiblement passifs, observent la scène. Un autre homme, casquette noire, tient un bâton de bambou. La photo circule massivement sur des pages Facebook calédoniennes et attise la colère des indépendantistes. Alors que six personnes (dont deux gendarmes) ont trouvé la mort, le cliché fait depuis trois jours l’objet de spéculations, détournements et rumeurs. Nombreuses publication désignent les personnes visibles comme faisant partie d’une milice, alors que l’homme armé est parfois présenté comme le meurtrier de deux jeunes kanaks tués par balle à Nouméa.
L’île du Pacifique a été déclarée en état d’urgence le 15 mai, le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a interdit l’usage d’armes. Les émeutes ont été déclenchées par le dégel du corps électoral, ouvrant le droit de vote à 25 000 personnes. L’opposition entre les loyalistes envers l’Etat français et les indépendantistes kanaks a redoublé, susc