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Quelles suites ont été données aux interventions de Perronne, Montagnier et Henrion-Caude au Parlement du Luxembourg?

Les arguments des trois scientifiques controversés, opposés à la vaccination anti-Covid, n’ont pas influencé les décisions des députés luxembourgeois. Qui se sont, par la suite, prononcés en faveur d’une obligation vaccinale pour certaines catégories de personnes.
Au centre, le virologue controversé Luc Montagnier, le 15 janvier à Milan, lors d'une manifestation contre le pass vaccinal. (Piero Cruciatti/Anadolu Agency. AFP)
publié le 24 janvier 2022 à 16h33
Question posée par Vincent le 24 janvier 2022.

Bonjour,

Vous nous interrogez sur les éventuelles décisions qui auraient été adoptées par les parlementaires luxembourgeois après le débat public sur la vaccination anti-Covid qui s’est tenu le 12 janvier, et auquel ont pris part l’infectiologue Christian Perronne, la généticienne Alexandra Henrion-Caude et le virologue Luc Montagnier – tous trois très controversés en raison de leur opposition à la politique sanitaire. Comme nous l’expliquions dans un précédent article, ces scientifiques français ont pu exposer leurs positions sur les vaccins à la Chambre des députés du Luxembourg à l’invitation de deux pétitionnaires citoyens du Grand-Duché. Leurs pétitions ont toutes deux atteint le seuil de 4 500 signatures recueillies après quarante-deux jours, donnant lieu à une réunion publique en présence des parlementaires et du ministre concernés par le sujet débattu.

Les députés ayant pris part au débat ne sont pas tenus de se positionner immédiatement après. D’ailleurs, celui-ci n’est «pas suivi d’un vote», explique Fernand Etgen, président de la Chambre. En revanche, tous «se réunissent à huis clos tout de suite après le débat pour tirer des conclusions et échanger sur les éventuelles suites politiques ou législatives à donner». Dans la foulée, la Commission des pétitions du Parlement luxembourgeois est tenue, en vertu du règlement de la Chambre, de «faire parvenir une réponse au pétitionnaire».

S’agissant du débat du 12 janvier, le ministère de la Santé du Luxembourg indique à CheckNews que «les interventions n’ont pas eu d’impact sur la poursuite et les prochaines étapes de la campagne de vaccination du gouvernement». Les députés sont allés dans le sens inverse des préconisations de Perronne, Montagnier et Henrion-Caude. Suivant l’avis du groupe d’experts ayant planché sur la question de l’obligation vaccinale, ils ont voté en faveur de son instauration pour les individus âgés de plus de 50 ans, ainsi que les personnes travaillant dans des structures hospitalières et de soins.

Seule suite donnée aux prises de parole des trois figures «rassuristes» et antivax françaises : Fernand Etgen a réitéré auprès de la Commission des pétitions sa demande de révision des règles concernant les experts invités aux débats publics. Le but étant que ces professionnels viennent uniquement en appui des pétitionnaires, pour les conseiller ou répondre aux questions techniques des députés, et ne puissent pas «monopoliser la parole, ou faire des discours». Fernand Etgen avait regretté que ces «soi-disant experts» soient venus «avec des discours préparés à l’avance» et qu’ils aient «presque exclusivement évoqué les effets nocifs de la vaccination et non pas le véritable sujet de la pétition, à savoir l’obligation vaccinale».