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Qu’est-ce que la plateforme Myrotvorets, présentée comme la «liste des personnes à abattre» des autorités ukrainiennes ?

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Non reconnu par Kyiv, le site internet, qui liste des données personnelles sur des individus soupçonnés d’être prorusses, semble être utilisé par les services de police et de renseignement pour cibler des «ennemis de l’Ukraine». ONG et médias français s’en inquiètent, car plusieurs journalistes y sont mentionnés.
L'homme politique et activiste ukrainien George Tuka, promoteur du site Myrotvorets, en 2014. (Reai/Wikipedia. Creative Commons)
publié le 14 octobre 2022 à 13h41
(mis à jour le 14 octobre 2022 à 20h23)
Question posée par Guillaume le 11 octobre 2022

Vous nous interrogez sur le site ukrainien Myrotvorets, terme que l’on pourrait traduire par «pacificateur». Cette plateforme revendique comme objectif de lister les ennemis de la nation ukrainienne. Le site propose ainsi en libre accès des fiches sur des dizaines de milliers de personnalités ukrainiennes mais aussi et surtout étrangères. On retrouve des notices plus ou moins complètes rangées dans différentes catégories dont «traître à la mère patrie», «mercenaires russes», «criminels de guerre russes» ou «complices» de ces derniers.

La plupart des informations contenues dans ces fiches (nom, âge, profession) sont des compilations de données disponibles en sources ouvertes, ou de renseignements donnés à Myrotvorets via un formulaire disponible sur le site. Dans certains cas, elles sont aussi le fruit de piratages. Car, derrière Myrotvorets, on trouve entre autres des hackers. Parmi leurs faits d’armes, ils avaient par exemple réussi en 2016 à récupérer la base de données du ministère de l’Intérieur de la «République populaire de Donetsk».

Dans la foulée, le site avait publié les informations personnelles de milliers de journalistes qui s’y trouvaient. Dont l’adresse personnelle ou le numéro de passeport dans certains cas. L’accusation était ici beaucoup plus vague et, surtout, n’avait rien à voir av