Face caméra, torses nus, visages masqués par des cagoules, un groupe d’hommes menaçants se tient à quelques mètres du panneau marquant la frontière polonaise. Au centre, le seul qui montre son visage est Denis Romek, un combattant polonais de bare knuckle, une forme violente de boxe à mains nues. «Vous ne savez pas ce qui se passe dans notre pays ? Nous défendons les frontières polonaises pour qu’aucun salaud ne puisse nous baiser. A tous les pseudo-ingénieurs bronzés : vous entrez dans notre pays à vos risques et périls !» grogne le boxeur, dans une mise en scène mimant un micro-trottoir.

Mise en ligne le 7 juillet aux côtés d’autres vidéos promotionnelles pour une chaîne de combat surfant sur le racisme et la chasse aux étrangers, cette scène a été tournée à Zgorzelec, ville frontalière de l’ouest de la Pologne. Séparée par la rivière Neisse de Lusace, côté allemand, cette commune d’environ 30 000 habitants est devenue un des points de rendez-vous des «patrouilles de citoyens» opposées à l’immigration. Persuadés que la police allemande inonde leur pays de migrants africains, dont l’Allemagne ne veut pas, ces milices vêtues de treillis militaires et de gilets jaunes ont décidé de s’organiser. Dans leur ligne de mire : les Noirs, les Arabes, les musulmans, mais aussi les Ukrainiens. Tout ce qui ne rentre pas dans leur vision identitaire d’une Pologne blanche et catholique.

L’apparition de ces patrouilles le long de la frontière allemande remonte à la fin du mois