Rachida Dati sera-t-elle la candidate investie par Les Républicains pour les élections municipales à Paris en 2026, alors même qu’elle a rejoint le gouvernement de Sébastien Lecornu contre l’avis de son parti ?
Dimanche 13 octobre, LR annonçait que les six ministres issus de ses rangs ayant intégré le gouvernement, dont Rachida Dati, se voyaient retirer le droit de «se réclamer de LR» et «cessaient immédiatement leurs fonctions dans (les) instances dirigeantes». Cette sanction fait suite à la décision formelle du parti de ne pas participer au gouvernement.
Toutefois, en dépit de ce communiqué, aucune exclusion n’a été actée à ce stade. «Il n’y a pas eu de bureau politique depuis l’annonce du gouvernement, la seule parole du parti à ce stade est celle-là», précise LR. Autrement dit, le retrait des fonctions internes ne vaut pas exclusion, ni remise en cause automatique des investitures déjà accordées. Le parti précise aussi que la commission nationale d’investiture peut soutenir des candidats en dehors de ses adhérents.
«Rien ne m’arrêtera»
«La question ne se pose pas, elle sera soutenue», affirme l’équipe de Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine et vice-président de la commission nationale d’investiture. Le bureau politique émet plus de réserves : «Ce sera à nos instances de décider si c’est compatible», indique-t-on, sans préciser la temporalité.
Rachida Dati avait été investie le 28 août dernier par le parti. Dans son communiqué, LR déclarait alors : «Rachida Dati est désormais la candidate officiellement investie par Les Républicains à la mairie de Paris. Les efforts de l’ensemble du mouvement seront orientés pour faire gagner la liste de Rachida Dati et battre la gauche parisienne.»
Enquête
Depuis, elle a maintenu publiquement sa candidature, malgré ses deux entrées successives aux gouvernements Lecornu. Dans une interview accordée à France 3 Paris Ile-de-France le 7 octobre, l’édile du VIIe arrondissement depuis 2008 affirme : «Je serai la prochaine maire de Paris. Rien ne m’arrêtera, rien ne m’empêchera.»
Renaissance ne s’est pas prononcé
Selon un sondage Elabe réalisé pour BFMTV et la Tribune du dimanche en juin 2025, Rachida Dati arrive en tête des intentions de vote au premier tour, avec un score oscillant entre 28 % et 34 %.
Sa candidature continue toutefois de diviser, y compris au sein du camp présidentiel. En interne, le nom de Rachida Dati, renvoyée en correctionnelle pour «corruption» et «trafic d’influence», suscite des réserves. Le choix de Renaissance pour Paris n’est toujours pas arrêté, bien qu’il ait été annoncé initialement pour le 30 juin. De son côté, Pierre-Yves Bournazel, élu Horizons et candidat déclaré, se positionne comme alternative de rassemblement.