«Sauver le système de retraite par répartition ou passer à la retraite par capitalisation ? Si les différentes réformes des retraites – dont la dernière – visaient le premier objectif, les Français semblent se faire à l’idée d’une retraite non plus fondée sur la solidarité intergénérationnelle mais sur l’épargne personnelle constituée tout au long de leur vie active.» Ainsi débute – sous le titre «84 % des Français sont favorables à la capitalisation pour financer leur retraite» – un article de BFM TV consacré à un sondage de l’Ifop sur l’épargne retraite, commandé par Altaprofits, société de conseil en gestion de patrimoine.
Les Français, prêts à abandonner la répartition pour la capitalisation ? Pas vraiment, comme l’a également relevé un internaute. La principale question du sondage (1), ainsi que l’article de BFM TV le mentionne lui-même, ne porte pas sur le remplacement d’un des systèmes par un autre, mais sur un éventuel complément – par la capitalisation – de la répartition. Selon l’enquête communiquée à CheckNews par Altaprofits, il était ainsi demandé : «Au regard de l’actualité sur les retraites, pensez-vous qu’il soit nécessaire d’épargner par vous-même pour vous constituer un revenu supplémentaire afin de compléter votre future pension de retraite ?» A cette question, 84 % des actifs sondés ont donc répondu «oui», dont 43 % «oui, tout à fait», et 41 % «oui, plutôt».
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Un peu plus loin, et de façon assez contradictoire avec le début de son article, le journaliste de BFM TV écrit d’ailleurs : «Les Français ne se sont pas prononcés dans ce sondage sur l’éventuelle transformation du régime actuel des retraites en système par capitalisation. Mais ils montrent un fort intérêt à épargner eux-mêmes pour leurs vieux jours.»
Il est ensuite demandé aux sondés s’ils souhaitent souscrire un plan d’épargne retraite (PER), présenté comme «un produit qui permet d’épargner afin de bénéficier de revenus complémentaires au moment de la retraite» : 37 % ont alors répondu «oui», mais 10 % seulement «oui, certainement», les 27 % autres répondant «oui, probablement».
Un chiffre cohérent avec le premier volet de cette étude, publié en juin, qui indiquait qu’en 2022, parmi les sondés disposant d’un produit d’épargne, seuls 12 % avaient privilégié le PER.
(1) L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2 407 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 3 au 12 avril 2023.