Comment peut-on passer sept ans à la tête d’un établissement scolaire, sans jamais être inquiétée, bien qu’il soit su, et largement répété, qu’une partie des équipes souffre ? Installée pour la rentrée 2018 à la direction de l’Institution Jeanne-d’Arc de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, Laure M. s’est rapidement vu reprocher son «autoritarisme». Dans cet établissement privé catholique, qui accueille plus d’un millier d’élèves répartis entre école, collège et lycée, elle aurait recours à des méthodes jugées «brutales» voire «oppressives». Toujours coordinatrice de l’ensemble scolaire et cheffe d’établissement du second degré, Laure M. entame donc «sa huitième année malgré toutes les alertes de parents, enseignants, salariés et syndicats aux différentes instances», déplore le collectif «Stop aux souffrances dans les établissements catholiques», né de la mobilisation de parents d’élèves de Jeanne-d’Arc.
D’après les documents consultés par CheckNews, une multitude de courriers ont été envoyés, à tous les niveaux. Les tutelles ont constamment été averties, que ce soit les autorités religieuses ou académiques. Les travaux de l’inspection du travail ont débouché sur une mise en demeure de l’institution. Plusieurs salariés licenciés sans raison valable ont obtenu gain de cause devant les prud’hommes. Même la Défenseuse des droits, saisie de la situation «de souffrance tant pour les membres de l’équipe pédagogique que pour les élèves», vien