Savait-on dès le début que le Titan avait implosé ? C’est la question que posent les dernières révélations du Wall Street Journal. Selon le média américain, un système de détection acoustique de la Navy avait détecté «ce qu’il soupçonnait être le bruit d’une implosion» juste après la disparition du submersible parti explorer l’épave du Titanic, dimanche 18 juin. Le système de détection, «top secret», «ne doit pas être nommé», a expliqué la Navy, évoquant des raisons de «sécurité nationale».
Cette information a été confortée par les propos de James Cameron. Cité par l’agence Reuters, le réalisateur du film Titanic affirme que ses «sources» lui avaient indiqué que le submersible était perdu «dès le début des quatre jours» de recherches. «Nous avons eu la confirmation dans l’heure qu’il y avait eu une grosse détonation au moment même où la communication avec le sous-marin a été perdue. Une grosse détonation dans l’hydrophone. Perte du transpondeur. Perte des communications. Je savais ce qu’il s’était passé. Le sous-marin avait implosé.» L’implosion a finalement été confirmée jeudi 22 juin, après la découverte des débris, avec l’annonce de la mort des cinq occupants du Titan.
Pas d’identification formelle du bruit
Sur les réseaux sociaux, certains commentateurs se sont étonnés que de tels moyens aient été engagés malgré l’information délivrée aux premières heures par la Navy. En fait, il est bien précisé dans l’article du WSJ qu’il s’agissait d’une «suspicion» d’implosion ou d’une «anomalie» cohérente avec «une implosion ou une explosion», dans le «voisinage» de la zone où se situait le Titan au moment de sa perte. Contactés par CheckNews, les garde-côtes américains confirment que l’information a été «immédiatement transmise» aux équipes de recherche, mais indiquent que l’identification du bruit «n’était pas formelle». Ce qui explique que les recherches se soient poursuivies «dans l’hypothèse qu’il y ait encore de l’espoir».
Les garde-côtes ont toutefois tenu à préciser, suite à une relance de CheckNews : «Rendre l’information publique plus tôt n’aurait pas changé la manière avec laquelle nous avons effectué les opérations de recherche et de sauvetage.»
Dans leur communication durant les quatre jours de recherche, les garde-côtes n’ont jamais évoqué ce point. Y compris lors du point presse du 22 juin, faisant état de la découverte de débris et du décès des cinq passagers. Interrogé sur la temporalité de l’implosion, le contre-amiral des garde-côtes John Mauger s’était alors borné à affirmer qu’il était «trop tôt pour dire» quand celle-ci était survenue, et avait seulement indiqué «ne pas avoir détecté d’événement catastrophique» au cours des soixante-douze dernières heures de recherches. Soit une période postérieure à la détection par la Navy du bruit suspect.