Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a-t-il convoqué, ce lundi 15 avril, un ambassadeur d’Iran… inexistant ? C’est ce qu’ont affirmé plusieurs comptes X (anciennement Twitter), dont celui de l’avocat Régis de Castelnau, qui a déclaré, sur le réseau social : «Lui [Séjourné] il est super fort. Il convoque un ambassadeur qui n’existe pas. Bahram Gassemi, nommé en 2017, est parti en 2022. Il n’y a plus d’ambassadeur d’Iran en France. Juste un «chargé d’affaires». Même pas capable de vérifier avant d’aller parader sur les plateaux». Ou encore la géopolitologue Caroline Galactéros, proche d’Eric Zemmour, qui elle aussi a assuré «qu’il n’y a plus, depuis déjà quelques années, d’ambassadeur d’Iran en France».

Sauf qu’il y a bien un ambassadeur perse à Paris. Il s’agit de Mohammad Amin-Nejad. D’après le Quai d’Orsay, son nom a été proposé à la France par la république islamique d’Iran à l’automne, et agréé par Paris le 7 février dernier. Le 18 mars, il a, selon la procédure, remis ses copies figurées de lettres de créance au chef adjoint du protocole de la République française. Ne manque plus que la dernière étape : la remise de ces lettres au chef de l’Etat lui-même, formalité qui devrait être accomplie lors de l’une des trois ou quatre sessions annuelles organisées à cet effet (et qui peuvent concerner plusieurs ambassadeurs différents lors d’une même session). «Ce qui n’enlève absolument rien au fait qu’il soit d’ores et déjà ambassadeur, affirme le Quai d’Orsay auprès de CheckNews. C’est d’ailleurs lui qui est venu ce jour [lundi] suite à la convocation par le ministre, et non le chargé d’affaires.»

Lundi en fin de journée, le ministre lui-même s’est fendu d’un thread sur X pour expliquer qu’un représentant de Téhéran était bien en place dans la capitale.

Cette confusion sur l’ambassadeur iranien a pu naître de l’absence de mise à jour du site de l’ambassade d’Iran en France. On peut effectivement encore y lire, en cliquant sur l’onglet «ambassadeur», que cette fonction est assurée, depuis 2021, par un simple chargé d’affaires, du nom de Seyed Hossein Samimifar. Un intérim qui semble donc bien révolu.