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Ubisoft : une députée PS demande à l’Autorité des marchés financiers de se saisir après des soupçons de délit d’initié

Christine Pirès Beaune, députée socialiste du Puy-de-Dôme, évoque un événement qui pourrait potentiellement «saper davantage le contrat social entre Français».
Christine Pirès Beaune, députée socialiste, à l'Assemblée nationale, à Paris le 30 janvier 2024. (Amaury Cornu/Hans Lucas)
publié le 10 octobre 2024 à 13h21

La suspicion porte sur l’achat de plus de 200 000 actions Ubisoft. Comme le racontait CheckNews, c’est le timing de cet achat, repéré par un spécialiste de la Bourse, qui pose question : il a été passé 45 minutes avant la publication d’un article de Bloomberg qui a fait exploser le cours du titre, le 4 octobre. Le magazine financier évoquait la possibilité pour la famille Guillemot, qui contrôle l’éditeur de jeux vidéo, de s’associer avec le géant chinois Tencent afin de «retirer la société de la Bourse».

Une situation qui a interpellé la députée socialiste du Puy-de-Dôme Christine Pirès Beaune. Dans un courrier daté du 8 octobre, et que CheckNews a pu consulter, elle s’adresse à la présidente de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Marie-Anne Barbat-Layani : «J’imagine que ce sujet a très rapidement retenu votre attention. […] Eu égard au contexte économique et budgétaire actuel, où des efforts significatifs vont être demandés à tous nos concitoyens, ce type d’annonce est de nature à saper davantage le contrat social entre Français, si vient à planer un sentiment d’impunité pour les (généralement) très riches se livrant à ces manœuvres.» Elle poursuit : «Sans porter atteinte au secret d’instruction de ce dossier, je souhaite que vous m’indiquiez si l’AMF envisage de communiquer sur le fait que cette affaire est bien entre vos mains et de garantir que le caractère prétendument anormal de ces mouvements fait ou fera bien l’objet d’une investigation.»

Contactée, l’AMF, qui veille au «bon fonctionnement des marchés», avait uniquement indiqué à CheckNews «ne pas faire de commentaire s’agissant de sociétés cotées en particulier». Une source proche du dossier précisait pour sa part que l’AMF est toujours plus «vigilante» dans «les périodes de forte activité ou de grosse actualité sur un titre» et que l’ouverture d’une enquête ne fait jamais l’objet d’une annonce publique.