Bonjour,
Vous nous interrogez sur un tweet du député Alexis Corbière (La France insoumise) partageant une captation de l’Assemblée nationale diffusée mardi. Dans cette dernière, Eric Coquerel (LFI) s’indigne : «On vient d’apprendre par le préfet de Seine-Saint-Denis qu’un décret serait passé, sur lequel il s’appuie pour empêcher un meeting en plein air de notre liste “Pouvoir vivre” à Montreuil la semaine prochaine.»
"Le préfet s'appuie sur un décret pour empêcher un meeting en plein air de notre liste à Montreuil la semaine prochaine, alors même que les manifestations revendicatives sont autorisées", s'indigne @ericcoquerel
— LCP (@LCP) May 25, 2021
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Le meeting devait se dérouler le 13 juin place Jean-Jaurès à Montreuil (Seine-Saint-Denis), dans le cadre de la campagne des élections régionales en Ile-de-France. Interrogée par CheckNews, la députée et candidate insoumise Clémentine Autain explique : «Ils n’ont pas prononcé le mot interdiction, mais c’est une interdiction de fait. On n’a pas le droit de faire ce meeting. C’est jouer sur les mots. J’avais demandé au préfet si c’était possible d’organiser ce meeting, il m’a dit oui. Il estimait à ce moment-là que ça ne posait pas de problème si c’était dans le respect des gestes barrières. Puis il m’a rappelé hier, car entre-temps, il y a eu un nouveau décret».
Une situation qui a depuis fait réagir Jean-Luc Mélenchon, s’insurgeant dans un tweet : «Quel pays ! Quel régime ! Le meeting de Clémentine Autain à Montreuil interdit par Darmanin via son préfet. Jusqu’où, jusqu’à quand l’Etat Macron ?».
Quel pays ! Quel régime ! Le meeting de @Clem_Autain à #Montreuil interdit par #Darmanin via son préfet. Jusqu'où, jusqu'à quand l'Etat #Macron ?
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 26, 2021
Contactée, la préfecture réfute l’interdiction. Elle explique avoir «rappelé aux maires les règles relatives à la tenue des réunions électorales par circulaire en date du 25 mai 2021, en application du décret du 21 mai 2021».
Inquiétude sur la dimension démocratique
La circulaire d’application de ce décret dispose que sur la voie publique et dans les lieux ouverts au public comme les parcs et les jardins, «les réunions électorales […] peuvent se tenir dans la limite de 50 personnes. Le public n’a pas l’obligation d’être assis».
La jauge est plus élevée pour les établissements recevant du public. Pour les gymnases, salles de réunion ou polyvalentes, la jauge est de 35% de la capacité d’accueil, avec un maximum de 800 personnes. Dans les stades, 35% également, avec un maximum de 1 000 personnes. Des jauges plus élevées sont prévues pour ces établissements le 9 juin, «si la situation sanitaire le permet», mais rien n’est précisé pour la limite de 50 personnes sur la voie publique et dans les lieux ouverts au public comme les parcs et les jardins.
Clémentine Autain ne comprend pas cette nouvelle mesure : «A mon sens, ce décret est complètement incohérent. A l’air libre, avec des masques et des gens qui respectent une certaine distanciation, ça a déjà été fait sans problème. J’ai une grande inquiétude sur la qualité et la dimension démocratique de cette campagne dans ces conditions.» Dans un communiqué où elle fustige «le gouvernement [qui] piétine un peu plus la démocratie», la candidate a déclaré ce mercredi soir qu’elle déposerait, avec sa liste, un référé liberté devant le tribunal administratif.