Menu
Libération
CheckNews
Vos questions, nos réponses
CheckNews

Une audience pour injure raciale s’est-elle tenue le 25 mars à l’encontre de Marine Le Pen ?

Marine Le Pen avait dénoncé une «promotion de l’islam radical» dans un tweet de 2019 visant une jeune femme portant le voile.
Marine Le Pen à l'Assemblée nationale, à Paris, le 4 mars 2025. (Isa Harsin/SIPA)
publié le 26 mars 2025 à 19h50
Question posée par Amaury le 26 mars 2025

Alors que s’ouvrait mardi 25 mars le procès de Yannick Jadot (poursuivi en diffamation par Total), les observateurs les plus attentifs auront noté qu’une autre audience d’intérêt public, non médiatisée, a eu lieu le même jour devant la même 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris.

Le rôle (document qui indique quels litiges vont être appelés à l’audience du tribunal) à l’entrée de la salle a intrigué un de nos lecteurs : on y lisait en effet qu’une certaine Marion Anne Perrine Le Pen était la prévenue dans une affaire «d’injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion». Or, comme CheckNews l’a déjà expliqué – et comme notre lecteur visiblement le savait – il s’agit du vrai nom de Marine Le Pen. Toujours selon le document, la partie civile est Yasmine Ouirhrane, qui travaille dans l’entrepreneuriat social.

L’affaire est connue, et déjà ancienne. Les faits visés remontent à 2019, lorsque cette jeune italienne d’origine marocaine s’était vue décerner le prix «jeune européenne de l’année» par la fondation Schwarzkopf pour «son engagement en faveur de l’égalité hommes – femmes et de l’égalité des chances pour les migrants en Europe».

La jeune militante s’était alors félicitée de son prix dans un tweet assorti d’une photo d’elle brandissant un drapeau européen. Une publication qui n’a pas plu à Marine Le Pen, qui a dénoncé sur le même réseau social une «promotion de l’islam radical» par «l’Union européenne», car la jeune fille porte un voile sur la photo. Et ce, alors que la fondation Schwarzkopf est une organisation indépendante de l’UE (bien qu’en partie financée par des fonds européens). A la suite de la polémique, Yasmine Ouirhrane annonçait son intention de porter plainte contre Marine Le Pen.

Pourquoi cette audience n’a attiré aucune attention ? Tout simplement parce que, comme l’explique l’avocat de la partie civile, Hosni Maati, l’audience qui a bien eu lieu ce mardi était d’une «audience purement technique» permettant d’interrompre la prescription pour que la procédure puisse suivre son cours. Les faits seront en fait jugés en novembre prochain.

Dans plusieurs interviews, Yasmine Ouirhrane a expliqué avoir subi une vaste campagne de cyberharcèlement après la publication de la photo. «Ça m’a beaucoup atteint au début de taper mon nom sur Google et de voir que certains blogs m’associaient à Daech», s’était confiée l’étudiante au Bondy Blog.