Question reçue le 14 janvier : Y a-t-il des contrôles antidopage dans le milieu des courses de voile ? Au Vendée Globe ?
Après 64 jours et 19 heures en mer, Charlie Dalin a retrouvé la terre ferme. Ce mardi 14 janvier, le navigateur normand s’est emparé de la première place de la dixième édition du Vendée Globe, cette mythique course à la voile autour du monde en solitaire, tout en pulvérisant le record de l’épreuve. Et comme dans tous les sports, les performances des skippers sont soumises à un contrôle réglementé de l’Agence de lutte contre le dopage (AFLD).
Selon le rapport d’activité de l’organisme, 45 contrôles – répartis équitablement entre compétition et hors compétition – ont ainsi été effectués dans le milieu de la voile lors de l’année 2023, sur un total de 12 044 prélèvements pour toutes les disciplines. Aucun contrôle ne s’est révélé positif. En 2018, sur 7 700 échantillons tous sports confondus, neuf concernaient la voile. Avec là aussi, zéro cas positif à un produit dopant.
Lors de la précédente édition du Vendée Globe (2020-2021), huit contrôles avaient alors été réalisés sur les skippers, «avant et après l’arrivée», rapporte l’AFLD. Une première dans l’histoire dans cette course. Jean-Yves Chauve, membre de la commission médicale de la Fédération nationale de voile et médecin officiel du Vendée Globe jusqu’en 2021, se souvient que les skippers avaient «fait ces tests urinaires avec sérénité», «preuve qu’il n’y a aucun soupçon de dopage». Celui qui confirme n’avoir «jamais été inquiet» quant au résultat de ces tests, tous négatifs, assure auprès de CheckNews qu’ils sont toutefois «nécessaires afin de montrer que la voile est un sport propre».
Pour cette dixième édition toujours en cours, les organisateurs du Vendée Globe renseignent «qu’à ce stade», «aucun contrôle antidopage n’a été réalisé sur les départs et les arrivées». Toutefois, rien n’exclut que des tests soient effectués sur la trentaine de skippers toujours en mer, qui ont jusqu’au 7 mars pour rejoindre les Sables-d’Olonne. «Puisque ce sont des tests inopinés, nous ne pouvons évidemment rien préciser», renseigne l’ALFD.
La voile, un sport jugé peu à risque face au dopage
Par ailleurs, si les contrôles pour la voile sont relativement peu nombreux par rapport à d’autres sports tels que le rugby, le cyclisme ou l’athlétisme – un trio de tête qui dépasse le millier de prélèvements par année –, c’est que cette discipline a été associée à un risque de dopage très faible. Contactée par CheckNews, l’ALFD explique que «le nombre de contrôle dans chaque sport est basé sur une étude de risque qui permet de savoir les sports les plus exposés au dopage».
Et de détailler: «Cette méthode vise à attribuer un score à chaque discipline sportive en tenant compte de critères fondés sur des indicateurs chiffrés (endurance cardiovasculaire, force musculaire, facteurs incitatifs [participation à des compétitions internationales majeures, risques financiers, classement international des sportifs français], historique du dopage et renseignement disponible) ou sur des critères ne donnant pas lieu à un score mais utilisés pour adapter le plan de répartition des contrôles à la réalité sportive française.» Chaque discipline sportive se voit ensuite attribuer «un score objectif définissant son degré de risque réparti dans cinq catégories, du risque faible au risque très élevé, selon la nomenclature de l’Agence mondiale antidopage [AMA]».
Jean-Yves Chauve, médecin mythique du Vendée Globe pendant plusieurs décennies, confirme de son côté que «la voile n’est pas le Tour de France». Il précise que ce sport, «qui se pratique assis ou allongé», ne sollicite en effet «pas l’organisme de façon aussi prolongée comme c’est le cas pour d’autres sports». «Je n’ai jamais vu de résultat positif: d’une part les produits dopants ne sont pas “utiles” pour les skippers, et d’autre part, étant donné que la course dure plusieurs mois, cela n’a aucune utilité», conclut-il.