Poutinophiles, la Russie vous ouvre grands ses bras. Lundi 19 août, le président Vladimir Poutine a signé un décret «sur la fourniture d’un soutien humanitaire aux personnes qui partagent les valeurs spirituelles et morales traditionnelles russes».
Le communiqué du Kremlin évoque le décret en ces termes : «Le droit de demander un permis de séjour temporaire sans tenir compte du quota approuvé par le gouvernement russe et sans soumettre un document confirmant la maîtrise de la langue russe et la connaissance de l’histoire et des principes fondamentaux de la législation russe est accordé aux citoyens étrangers et aux apatrides qui ont exprimé le désir de quitter leur pays de citoyenneté ou de résidence permanente pour s’installer dans la fédération de Russie en raison de leur rejet de la politique mise en œuvre par ces Etats, qui impose des attitudes idéologiques néolibérales destructrices en contradiction avec les valeurs spirituelles et morales traditionnelles de la Russie, comme le prévoient les fondements de la politique d’Etat pour la préservation et le renforcement des valeurs spirituelles et morales traditionnelles de la Russie.»
Cette phrase interminable signifie que des étrangers, qui souhaitent quitter leur pays où règne une «idéologie néolibérale» contraire aux valeurs traditionnelles russes, pourront demander un permis de séjour temporaire en Russie sans devoir prouver leur maîtrise de la langue et leur connaissance des lois russes. Dans le détail, le décret évoque la délivrance de titres de séjour d’une durée de trois mois, qui pourraient être accordés à partir du mois de septembre. Le nombre d’étrangers ainsi accueilli ne sera pas délimité par un quota.
Une liste de pays à venir, publiée par le ministère des Affaires étrangères
Le texte précise que «la liste des pays étrangers qui mettent en œuvre une politique imposant des attitudes idéologiques néolibérales destructrices qui contredisent les valeurs spirituelles et morales traditionnelles de la Russie est approuvée par le gouvernement russe sur présentation du ministère des Affaires étrangères». Le ministère des Affaires étrangères russe doit donc encore rédiger cette liste. On ignore encore combien de pays seront considérés comme décadents par le Kremlin.
Témoignages
Sur les réseaux sociaux, l’annonce a été suivie de railleries encourageant les défenseurs de Vladimir Poutine à quitter leurs pays d’origine, le plus souvent situés en Europe ou en Amérique du Nord, pour s’installer définitivement en Russie.