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Y a-t-il en France un «droit à l’inexécution des peines», comme le dit Retailleau… ou un taux d’exécution record, selon Migaud ?

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Le nouveau ministre de l’Intérieur a remis sur la table la rhétorique d’un «laxisme judiciaire», rencontrant la contradiction du nouveau garde des Sceaux, qui défend un taux d’exécution des peines record. La polémique portant en réalité sur la part des peines aménagées.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, à l'Elysée, le 23 septembre. (Albert Facelly/Libération)
publié le 25 septembre 2024 à 20h04

Comme un air de déjà-vu. La récente passe d’armes entre le nouveau ministre de l’Intérieur, le très à droite Bruno Retailleau, et le garde des Sceaux Didier Migaud, a ouvert un énième débat autour du «laxisme judiciaire» et de «l’inexécution des peines». Un refrain largement entendu sous l’ère Sarkozy, entonné à grand renfort de déclarations incendiaires depuis Beauvau, puis à l’Elysée – et qui semble dès les premiers jours du gouvernement Barnier trouver un regain de popularité.

Ainsi sur TF1 le lundi 23 septembre, Bruno Retailleau a estimé qu’on a «créé, en France, depuis trop longtemps, un droit à l’inexécution des peines». Et de détailler : «Il faut que nous, du côté du ministère de l’Intérieur, on fasse le job, mais il faut aussi que l’on revoie vraisemblablement un certain nombre de cadres pour changer une politique pénale qui je pense depuis très longtemps a laissé s’installer ce droit à l’inexécution des peines. Il faut qu’il y ait des peines prononcées, que les peines prononcées soient des peines exécutées, il faut construire des prisons. Ce n’est pas mon domaine, mais j’en parlerai très librement à Didier Migaud.»

«Le taux d’exécution des peines n’a jamais été aussi élevé»

Lequel Didier Migaud n’a visiblement guère apprécié l’avertissement