La présidentielle américaine, c’est l’élection du maître du monde. Il y a une injustice à ce qu’on ne vote pas nous aussi mais, si on le faisait, les Américains viendraient voter chez nous. A la fois, c’est un peu ce qu’ils font, ils votent avec leur monnaie, leurs fonds de pension. Il y a un côté humiliant à ne pas être partie prenante. Et puis nous, notre homme politique noir le plus connu, c’est Dieudonné. Pour lui, l’électorat juif, ce n’est pas dans la poche. Alors que, avec Barack Obama, la question se pose sérieusement : y aura-t-il une majorité pour la minorité (visible) ? Et la majorité, dès lors aussi invisible que silencieuse, sera-t-elle la minorité ? Ce qu’il y a de bien dans les élections américaines est que, si elles ne servent pas autant qu’on le souhaite, au moins elles débarrassent. Le vaincu a rarement droit à une seconde chance et jamais à une troisième. Celui qui a perdu a perdu, il n’aura pas de sitôt l’occasion d’espérer faire mieux la prochaine fois. C’est sain, le turnover, ça change le personnel politique, au moins on ne vote pas pour rien.
Maître du monde, par les temps qui courent, ce n’est pas une sinécure. C’est comme un policier qui essaierait de régler la circulation avec juste sa matraque sur la place de la Bastille envahie de bolides. Ça demande un caractère présomptueux, d’être le type qui dit «Je m’en occupe, ne vous inquiétez pas». On nous a laissé entendre qu’un attentat sur le sol américain ferait les affaires de John McCain, on nous exp