Nous avons tous entendu ça cette semaine : la crise financière touche à présent l’économie réelle. Vous vous rendez compte ? Quelle horreur ! Passons sur le fait que pour la plupart d’entre nous, l’économie elle-même n’est pas toujours très réelle. Le PIB, les indices Insee, les taux d’intérêt… les trucs que la télé présente en jolis graphiques, qui paraissent toujours sympas mais abscons… Tout ça semble un peu loin de notre vie basée, faut le dire, sur un salaire et des dépenses.
Non, l’économie réelle existe : ce sont des vis et des boulons, la PME de Tours, l’entrepreneur de travaux publics, le coiffeur Saint machin. C’est du concret, ça. Du sûr. De la proximité bien de chez nous.
Donc, il y a d’un côté l’économie des carnassiers des marchés, des traders fous, des financiers aux belles cravates de soie qui font de l’argent avec l’argent (l’économie symbolique dans les livres d’éco) et donc avec l’argent des autres. Beurk…
Et de l’autre côté, nous avons l’économie réelle des gens biens, les industriels en veste de Fursac, les conducteurs de travaux en parka Burton et le fameux plombier en blouson, qui vous arnaque pour un minuscule joint qui fuit, mais bon le joint est bien réel, alors il n’y a rien à dire. C’est du réel, ça va. L’économie qui n’est pas réelle, elle est quoi, au fait ? Ectoplasmique ? Irréelle ? Euh… Pas sûr. Parce que pour ce qui est d’être réels, les emmerdements provoqués par le krach financier le sont bien ; pour tous les gens qui ont un compte en banqu