Donc, un certain nombre de supporters de l'équipe de Tunisie ont sifflé la Marseillaise. Après avoir sifflé les équipes, et sifflé les joueurs… Bref ils ont sifflé.
A chaud, il nous a plutôt semblé qu’ils sifflaient cette pauvre Lââm, chanteuse à casquette (siglée Lââm pour bien la reconnaître) un peu passée de mode et qui chante trop fort. Mais peu importe, ils ont sifflé et le gouvernement a entonné bien fort le chœur de l’indignation. Après les sifflets, le pipeau, dirent les mal-pensants. Les oreilles de Laporte ont dû siffler. Pourtant, au départ, le sifflet est plutôt un truc sympa. Siffler en travaillant, siffler sur la colline, entendre siffler le train… C’était joyeux, non ? Aujourd’hui on n’entend plus guère siffler dans la rue.
A cause de la crise, c’est ça ? Siffler en postant sa fiche de pointage à l’ANPE ça ne le fait pas, évidemment.
En plus, siffler dans la rue est risqué. On ne siffle plus une jolie fille ou un mec canon sur un trottoir. Trop vulgaire, limite beauf, relou… A Detroit, dans le Michigan, il est carrément illégal de siffler quelqu’un depuis sa voiture en marche. Ne nous demandez pas pourquoi. C’est ainsi. Faut pas siffler les filles depuis sa Ford ou sa Toyota, c’est tout. Interdit.
A bien y réfléchir d'ailleurs, siffler d'admiration en ces temps de politiquement correct vous classe illico dans la catégorie des ruffians ou des mal élevés. «On ne siffle que dans une écurie», dit-on dans les bonnes familles. On peut siffler son chien,