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Libération

Les cendres de la Bonfire Night

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Je vous écris de... Londres
publié le 1er novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 1er novembre 2008 à 6h51)

C’est la période de l’année que je préfère, le début de l’automne. Les arbres à Londres prennent une agréable teinte rousse, les enfants barbotent dans les feuilles mortes et l’odeur du feu de bois couvre temporairement les gaz d’échappement. Mais ça ne pouvait pas durer, on n’a plus le droit de brûler les feuilles. J’adorais ce rituel : ramasser les feuilles, les mettre en tas et les brûler. Désormais, afin d’atteindre les objectifs de recyclage, on doit les rassembler, avec d’énormes souffleuses qui ressemblent à des aspirateurs inversés, pour qu’elles pourrissent en tas et se transforment en une pâte pestilentielle qu’on étale sur les sites d’horticulture municipaux. Hormis la puanteur, cela propage les infections qui tuent maintenant les marronniers des parcs royaux.

Explosifs. Et puis ils ont remplacé la Bonfire Night par Halloween. Petit rappel. En 1605, Guy Fawkes faisait partie d'une conspiration qui voulait faire sauter le Parlement anglais avec de la poudre à canon. Un odieux complot papiste, bien entendu. Mais les conspirateurs ont commis l'erreur de dire à leurs amis de ne pas se rendre à la cérémonie d'ouverture du Parlement par le roi. Une fouille de dernière minute a permis de trouver les explosifs ainsi que Guy Fawkes une torche à la main, du moins c'est ce que les tableaux du XIXe siècle tentent de nous faire croire. On a après cela exécuté beaucoup de gens. Je crois me rappeler que Guy Fawkes a été torturé, pendu, éviscéré et écar