Américaine
Il ne s’est pas passé dix jours depuis que l’Amérique a élu Barack Obama à sa présidence que déjà je vous sens sceptiques. De Jacques-Henri M. (lecteur fidèle) à Daniel S. (chroniqueur fameux), je vous vois nombreux à douter des espoirs qu’il fit naître, et tordre le nez à la perspective des déceptions à venir, forcément à venir…
Allons, bon ! Les tâches qui l’attendent sont herculéennes. En voilà une découverte qu’elle est considérable ! Mais ce n’est pas tant pas de sa capacité à résoudre «la crise» que font état, à soixante-dix jours de la prise de fonctions du président élu, tant d’esprits trop chagrins. Ce qui le rendrait d’ores et déjà suspect, c’est - autre découverte considérable - qu’il ne serait pas «de gauche» ! Et, cependant que part en fumée le milliard de dollars du plan Paulson censés racheter les actifs pourris des banquiers pourris, nombre de Cassandre affichés de citer en vrac ces questions «sociétales» dont relèvent les législations relatives à la peine de mort, l’avortement, le port d’armes ou le mariage homosexuel, ici érigées en marqueurs symboliques du progrès, au détriment de tous autres.
Outre que, sur tous ces points, le démocrate Obama tient des propos ouverts et dynamiques (cf. la Toile, qui les recense abondamment), la propension à le regarder comme un sauveur suprême et unique décideur de tout témoigne d'une délétère conception de la politique, décidément marquée au fer bonapartiste de notre Ve République. Parce que la