En Italie, tout le monde s'est découvert fanatique d'Obama. Des gens qui, voilà à peine quelques mois, se moquaient de «l'ambitieux sans scrupules de l'Illinois» ont l'effronterie de dire, maintenant, qu'ils l'avaient toujours préféré à McCain. Silvio, le roi des menteurs, est évidemment en tête des transformistes. Le mois dernier, il s'est rendu aux Etats-Unis pour définir Bush comme «le plus grand président de l'histoire moderne» et lui a fait toutes sortes de salamalecs. Il a désormais lâché son vieil allié et affirme que l'amitié entre les Etats-Unis et l'Italie ne pourra que croître. Dit par lui, qui porte des talons de dix centimètres, on peut le croire sur parole. Autre personnage grandiose, notre ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, qui ressemble à un mannequin d'Armani, en moins expressif. Il affirme qu'Obama est totalement en accord avec le programme de Forza Italia. En effet, Obama approuverait sûrement les alliés de Silvio, les racistes de la Ligue du nord.
Très au nord. Au début, la Ligue est restée silencieuse. Puis, on lui a expliqué qu'Obama était un sénateur de l'Illinois, et que l'Illinois se trouve au nord des Etats-Unis, très au nord des culs-terreux texans républicains, ce qui l'a consolée.
Les journalistes pro-Berlusconi étaient prêts à adorer aussi bien McCain qu’Obama. Dès l’annonce des résultats partiels, qui donnaient McCain vainqueur dans l’Ohio, l’équipe Mediaset a endossé le maillot républicain. Puis, lorsqu’on a