«Au-dessus des droits de l'homme, il y a les droits du Français» : tel est en gros le sens de la déclaration de Bernard Kouchner sur l'inutilité du secrétariat d'Etat de Rama Yade. Il y a une préférence nationale pour les droits. L'homme se retrouve mondialisé et, paradoxalement, ça induit des spécialités pour chaque pays : la France et la Chine n'ont pas la même idée des droits de l'homme. Et puis céder au chantage d'un état terroriste pour obtenir des contrats, manger son chapeau, prendre exprès les vessies pour des lanternes, après tout, ce sont aussi des droits de l'homme. On dit bien «copain copain, boulot boulot» ; de même qu'il peut ne pas être bon de travailler avec des amis, ça pourrait être mauvais de ne pas travailler avec ses ennemis. En matière de droits de l'homme, on ne peut pas empêcher les bavures. Il y a une prolifération des droits : de l'homme, de la femme, de l'enfant, du consommateur, des animaux à fourrure et de la planète. S'il faut tous ces droits annexes, c'est que ça ne marche pas trop, les droits de l'homme. C'est comme les dix commandements, ça ne prend qu'une page mais ça ne vaut rien sans la glose autour.
Soixante ans pour la Déclaration universelle des droits de l’homme qui est presque devenue une déclamation universelle. C’est le contraire de la douane : on a intérêt à déclarer le plus possible. Pourtant, il y a des zones franches. On est confronté à des paradis fiscaux des droits de l’homme, comme la Corée du Nord où on peut f