De Tarnac au Printemps
Le problème, avec Michèle Alliot-Marie, réside en ceci que quoi qu’elle dise, nul ne peut plus l’entendre sans chercher dans son propos le ressort de son mensonge. Est-ce par conviction ou entêtement que la ministre de la police partout, bien secondée par sa collègue de la justice nulle part Rachida Dati, annone, à propos de sécurité publique, d’effrontées menteries? La question n’a plus d’importance. L’important est que quelques (vieux) bâtons de dynamite sans détonateur fassent dans l’opinion l’effet d’un fer à béton sur une ligne électrique: la promesse experte de «victimes innocentes». Et l’assimilation subliminale de toute contestation, tantôt à la main d’Al Qaeda, tantôt à celle d’une «nébuleuse» (c’est le cas de le dire) d’«ultra-gauche».
Pas échaudée pour un rond par le précédent de Tarnac, la presse en boucle a mardi enfoncé ce clou, à grands renforts de bandeaux défilant de dramatiques «Urgent» et éditions spéciales sollicitant, tour à tour barbouzes plus ou moins retraitées, spécialistes du Proche-Orient compliqué et Madame Irma, tous invités à spéculer en rond et en vain.
Tels caquetant gallinacés face à un écran tactile, on les vit le midi partir de rien pour arriver le soir à pas grand-chose, jusqu’à laisser émerger, avec la prudence faux-cul qui fait le sel de l’exercice, l’hypothèse d’une blague, du tonneau de celle orchestrée, durant l’hiver 2004 et à l’encontre de la SNCF, par les maîtres chanteurs «tu me vois - tu me vois plus» du groupe AZF, ou quelque aut