Vous êtes en train de surfer tranquillement sur un forum de fans de jeux vidéo lorsque votre regard est arrêté par une expression répétée trois fois sur la même page par des gamers différents : «Mais c'est la tuerie de l'année ce jeu !» puis :«Sérieux, ce jeu est une tuerie de perfs.» Et enfin : «Tuerie intégrale, tuerie absolue, ce jeu déchire l'anus d'un cheval !!!» Oui, bon, la dernière phrase semble un peu hors sujet, mais on ne résiste pas à vous faire goûter les nuances créatives les plus hardies de notre belle langue. Bref, «c'est une tuerie» fait un score d'enfer parmi les accros du pad. Vu le nombre de jeux de baston et autres war games qui cartonnent, ce n'est par trop étonnant, pensez-vous. Mais cette riche métaphore hyperbolique est aussi employée couramment par une autre catégorie de nos contemporains, les gourmands régressifs qui s'assument. Selon plusieurs versions, bien sûr. Façon VIe arrondissement : «Ton cheesecake est une vraie tuerie, ma chérie» ; façon grande gueule qui fanfaronne : «Ma tarte mirliton aux daims est encore mieux que celle d'Ikea : attention tuerie !!!» ; ou sur le mode girlie copine : «Attention les fiiilleeeuu, mon fondant au chocolat et à la crème de marrons est une vraie tuerie, vous êtes averties, hi hi hi.» Pour être précis, ce sont surtout les amateurs de chocolat et de sucres ultrarapides qui s'expriment ainsi. On imagine mal un gourmet à casque
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