Ç'a été un Noël perturbant pour les Britanniques. Alors que la fin du monde est proche, compte tenu de l'effondrement des prix de l'immobilier, des retraites qui s'évaporent et d'un chômage galopant, nous ne recevons que des messages ambigus et contradictoires. La vaste machine de manipulation des statistiques et de la communication, mise en place par Tony Blair, est repartie en marche arrière. En un lapsus freudien, le «nouveau» Premier ministre nous dit qu'il a «sauvé le monde», puis il nous prévient que de mauvais moments s'annoncent.
Après avoir usé jusqu'à la corde le mot «prudence»lorsqu'il était ministre des Finances, il envisage de dépenser de l'argent emprunté, comme un marin sous l'empire de la boisson. Nous devrons bientôt, prévient-il, au reste du monde autant d'argent que les Français ! Favorable au capitalisme durant des années, il a néanmoins progressivement nationalisé les banques en puisant sans compter dans les impôts.
Brouette. Pourquoi cette soudaine prodigalité ? C'est la rançon d'un usage immodéré du crédit, qui ajoute à la confusion. Les cyniques verront ici, non pas l'effondrement du crédit mais plutôt les procédés normaux lors d'une élection britannique, prévue l'an prochain. Dépenser maintenant pour acheter les votes, payer plus tard. Historiquement, après tout, les gouvernements travaillistes précédents ont tous fini en déroute financière et à chaque fois, les rares personnes qui avaient encore un emploi rapportaient leur salaire