Après les tragiques événements financiers qui nous ont frappés en 2008, il paraît que 2009 sera l'année de la moralisation du capitalisme, la confiance aujourd'hui évaporée étant la meilleure matière pour recapitaliser le système. Il y a une blague à ce sujet. «- Comment dit-on "va te faire foutre" en anglais ? - Fuck you. - Comment dit-on "va te faire foutre" en italien ? - Va fanculo. - Et comment le dit-on en langage boursier international ? - Fais-moi confiance». La croissance paraît désormais un substantif formé sur le verbe croire, croyez et multipliez. Pour croire en la prospérité, va-t-on devoir entamer une espèce de danse de la pluie ? En tout cas, il faut assurer le renouveau du mysticisme financier, une des seules religions en baisse ces temps-ci. Le Dieu dollar a été crucifié cette année et on ne voit pas venir la résurrection pour le prochain terme. On nous incite à faire le gros dos mais c'est une position qui ouvre le champ à bien des abus. On est prêt à y croire. Seulement le problème est que, quand on y croit trop, ça fait des bulles et ce n'est pas sain non plus. Certains mystiques bien élevés sont depuis longtemps d'accord pour croire sans voir, mais croire en l'argent sans en toucher, c'est encore plus fort.
Avec une opportunité discutable, l'affaire de Bernard Madoff et ses cinquante milliards est venue nous rappeler que confiance sans science n'est que ruine du portefeuille. D'un autre côté, c'est trop facile quand c'est le banquier qui