D’une simplicité biblique
La semaine dernière, tandis que je rédigeais quelques pauvres lignes relatives à ce qui, à Gaza, ne fait pas une guerre et même pas un talion, tant y est inégal le rapport des forces en présence, j’étais mal. Rappeler, indépendamment même du funèbre et cependant presque dérisoire rapport d’un mort israélien pour cent palestiniens, que ce Hamas lanceur de roquettes plus symboliques que meurtrières, Israël l’a voulu pour ennemi préféré et fait élire ès qualités, c’était et ce reste un truisme, tandis que, trois semaines après le déclenchement de l’opération «Plomb durci» (sic) - ou phosphore blanc -, les «buts de guerre» que l’Etat hébreux improvise demeurent à peu près illisibles.
Pour le dire le moins passionnément possible, empruntons aux mots que Théo Klein (qui présida le Crif quand le Crif avait encore une autorité morale) donnait mardi au Monde : «Il est clair que c'est le Hamas qui a provoqué la crise actuelle, comme il est clair que c'est l'incapacité israélienne à définir des propositions constructives […] qui nourrit auprès des populations palestiniennes des sentiments favorables au Hamas.» Quel autre souci que celui de ne pas enfoncer de porte ouverte m'empêcha l'autre jour de le dire dans ces termes ? Car la situation est d'une simplicité si biblique, si l'on ose dire, que même nos ordinaires et fieffés radoteurs, si enclins à habiller en antisémite sommaire qui réclame un peu de compassion pour un peuple