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Libération

La dinde farceuse

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publié le 17 janvier 2009 à 6h52
(mis à jour le 17 janvier 2009 à 6h52)

On a la Monica Lewinsky qu’on peut. Et pourtant c’est aussi une dinde qui se penche sur le bas-ventre du président des Etats-Unis en ce jeudi de novembre 2001 où, à la Maison Blanche comme dans le reste du pays, on fête Thanksgiving (jour d’action de grâce qu’on pourrait traduire en français par «le jour du remerciement d’avoir donné et reçu de Dieu», ou quelque chose dans ce genre). On notera que la volaille est d’un gabarit olympique (même pour une dinde) et qu’elle est, au moment de son immortalisation photographique, parfaitement vivante. Bien que promise à terme aux maîtres-queux de la Maison Blanche qui la farciront comme il faut, servie avec une bonne plâtrée de purée de patates douces. Et pour faire glisser, une bonne tarte aux pommes préparée par mamie (Laura B.) et arrosée d’un cubi de sirop d’érable.

Ce qui est le plus étonnant, c'est la mine étonnée de George W. Bush, qui a l'air aussi interdit par la facétie de la dinde que lorsque le 11 septembre 2001, en visite dans une école primaire de Floride et apprenant que des avions étaient en train de s'emplafonner dans les tours du World Trade Center, il demeura (du verbe demeurer) sept longues minutes dans un état proche de la catatonie avec, dans la main, un exemplaire des aventures de Pet Goat (le bébé bouc).

Si cette photo était un dessin animé de Tex Avery (au hasard, Droopy), gageons qu’au-dessus la tête du Président, on verrait clignoter un certain nombre de points d’interrogation et d’exclamation. Inter