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Libération

Liberté, légalité, fraternité

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publié le 7 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 7 février 2009 à 6h52)

On est en train de développer, en France, ce qu’on pourrait appeler le scandale légal, quand la morale et la loi ne vont pas main dans la main. Aux Etats-Unis, des membres de l’équipe Obama ont dû renoncer à leur poste à cause des audiences préliminaires devant la représentation nationale : ils n’étaient pas fiscalement impeccables. Une telle inquisition est contraire à nos mœurs et nos traditions, pas de ça chez nous, où on ne s’occuperait pas non plus d’un cigare baladeur. C’est quand ils sont en poste qu’on peut commencer à chercher des poux à nos élus. Ce qui arrive à Bernard Kouchner est le point d’orgue d’une façon de voir les choses qui compromet également Julien Dray et le juge Burgaud. Pour sa défense, le ministre des Affaires étrangères dit qu’il n’a rien commis que de légal. Le député socialiste avance également qu’aucune loi n’interdit d’acheter ni de vendre des montres. Et le juge Burgaud assure qu’aucune faute professionnelle ne peut lui être reprochée : c’est normal que la justice fonctionne comme à Outreau, dit-il en gros. Des innocents en prison, ça fait partie du jeu, c’est un risque à prendre, on ne peut pas gagner à tous les coups. Telle est la nouvelle devise de la France : liberté, légalité, fraternité.

«Ça m’est bien légal», pourraient dire les mis en cause qui n’ont pas la loi contre eux, un peu comme les supporteurs d’une équipe de foot qui crient «Il n’y avait pas faute» quand l’arbitre siffle penalty contre leur équipe. Pierre Péan reproche à Bernar